L'avocate de Franck Ribéry a confirmé que son client avait été entendu comme témoin dans l'affaire de m'urs qui secoue l'équipe de France. Voici tout ce qu'il faut savoir dans ce feuilleton qui n'est qu'à son début. Qui a révélé l’affaire ? C’est M6 dans son JT de 20h samedi soir, qui a été le premier a sortir l’affaire. Depuis, L’Equipe, Le Post, Le Monde et surtout Le Point ont relayé l'information en lui donnant de l'épaisseur.
Qu’est-il précisément reproché aux joueurs ? Il s’agit d’une affaire de mœurs faisant suite à une enquête de plusieurs mois de la de la brigade de répression du proxénétisme (BRP) sur un réseau de prostitution organisé autour du café Zaman, un club parisien situé au 66 avenue des Champs Elysées. Abou, connu du grand public pour avoir été recalé plusieurs fois à l’émission de télé-crochet La Nouvelle Star (voir vidéo plus bas), est défini comme un intermédiaire du monde de la nuit et il est l'homme-clé de cette affaire. Celui-ci, originaire de Lyon, est placé sur écoute depuis des mois car il est soupçonné d'avoir alimenté en prostituées, le plus souvent d’origine marocaine, plusieurs de ses riches clients. Parmi eux, des joueurs de l’équipe de France ayant leurs habitudes dans le club parisien.
Combien de joueurs de l’équipe de France sont concernés ? Selon M6, il y en aurait 4. L’Equipe croit savoir qu’il y en a «au moins 3». Avec quel profil ? Deux évoluent à l'étranger, le troisième dans le Sud de la France. Franck Ribéry et Sidney Govou, qui se retrouveront en Ligue des champions mercredi soir, se sont ainsi croisés dans les locaux de la BRP la semaine dernière en tant que témoins, autrement dit de clients, sur commission rogatoire du juge d'instruction parisien Yves Dando. L’un de ces joueurs, un milieu offensif, aurait reconnu devant les enquêteurs avoir eu «une relation suivie» (selon L’Equipe) avec une prostituée, sans savoir qu’elle était mineure. A noter qu’un agent de joueur serait également dans le collimateur de la justice.
Pourquoi ne pas révéler leurs noms ? A cause de la présomption d’innocence. «L’enquête les innocentera peut-être totalement», se justifie François Vignolle, l’un des journalistes de M6 qui a commenté l’affaire sur Europe 1. De plus, les joueurs ont été entendus comme témoins et non sous le régime de la garde à vue. Concernant les autres suspects, la police n’a pas lésiné. Une descente a eu lieu lundi dernier à l’aube sur les Champs-Elysées. Quatre personnes sont actuellement écrouées : Abou, le patron du café Zaman et deux autres intermédiaires du monde de la nuit.
Ribéry et Govou ont-ils réagi ? Directement, non. Indirectement, oui, par les voix de leurs avocats respectifs. «Il a été entendu dans la semaine comme témoin. Pour nous, l’affaire s’arrête là», estime Sophie Bottai, qui s’occupe de Franck Ribéry. Toujours selon elle, son client a été entendu pour s’expliquer sur ses relations avec une de ses connaissances, proche d’un animateur d’un réseau d’escort girls, qui pourrait être Abou. «C’est uniquement en raison de cette relation», a-t-elle expliqué sur les ondes de RMC. «Cette affaire ne concerne pas Franck Ribéry et ne pourrait, dans le pire des cas, que relever de la seule sphère privée de mon client et n’appelle ainsi aucun autre commentaire».
Dimanche soir, l’avocat de Sidney Govou, Thierry Braillard, a déclaré que le joueur n’était pas impliqué dans cette affaire, sans pour autant préciser s’il faisait ou non partie des témoins entendus. «Mon client tient à affirmer qu’il n’est lié ni de près ni de loin à quelconque réseau de proxénétisme. Sidney Govou n’a notamment jamais mis les pieds au fameux Café Zaman à Paris. Pour le reste, l’ampleur que prend cette affaire le blesse profondément parce qu’elle affecte ses proches et altère son honneur. Il ne fera aucun commentaire sur cette histoire», conclut le communiqué publié par Libération.
Que dit la Fédération Française de Football ? Rien ou presque. Jean-Pierre Escalettes a été questionné sur le sujet et est évidemment très gêné : «Il n'y a pas de réaction à avoir sur une affaire de ce genre. Une enquête est en cours dont je n'ai aucun détail. A l'heure actuelle, aucun commentaire n'est possible», a-t-il ajouté. Pour rappel, Raymond Domenech doit donner sa liste pour la Coupe du monde le 11 mai.
Que risquent les joueurs en question ? Selon une source judiciaire, le joueur ayant eu une relation suivie avec la prostituée lorsqu’elle était mineure pourrait être poursuivi pour incitation de mineurs à la débauche. Ce qui veut dire qu’il risque une amende de 45 000 euros et trois ans de prison. La probabilité est toutefois très basse. Selon Le Point, cela ne fait pas de doute, il s’agit de Franck Ribéry : «Une vingtaine de jeunes femmes ont été conduites dans les locaux de la BRP pour être entendues. Problème de taille : l'une d'entre elles était mineure lorsqu'elle aurait vendu ses charmes à Franck Ribéry».
Govou et Ribéry ont-ils joué le week-end dernier ? C’est la question que personne ne se pose. Ces deux-là ont respectivement joué avec le Bayern et Lyon. Le premier a gagné face à Hanovre (7-0), sans marquer le moindre but, étonnamment. Il a été été remplacé par Pranjic peu après l'heure de jeu. Le second a été discret à Bordeaux (il a obtenu la note de 4 chez nos confrères de L'Equipe) lors du match nul des Gones (2-2). Lui non plus n’a pas marqué.
Dès 22h, réagissez à notre sondage du jour, sur l'antenne du 10 Radio avec Max : "Cette affaire ruine-t-elle définitivement l'image des Bleus".
Voici Abou, homme-clé de cette affaire de moeurs :