Laurent Blanc a pris les Bleus en mains depuis quatorze mois mais reste sur une série d'invincibilité d'un an. L'occasion de dresser le bilan d'un sélectionneur salué par tous. Et pourtant.
DOMENECH FAIT MIEUX QUE BLANCUn bilan sans résultat comptable, c’est comme Montpellier sous Loulou Nicollin : ça n’a aucun goût. Alors commençons par sortir les calculettes et constatons que Laurent Blanc a déjà enregistré deux défaites lors de ses quatorze premiers matchs à la tête des Bleus. En son temps, Raymond Domenech avait lui attendu son 17e office pour faire grise mine (1er mars 2006, Slovaquie, 1-2). Pour sa 2e déconvenue, il a même fallu patienter jusqu’à son 31e match, face à l’Ecosse (0-1), le 12 septembre 2007, trois ans après sa nomination ! Mais ces statistiques ne soulignent pas que les deux résultats négatifs du Président ont été concédés lors de sa prise de fonction, époque où il récupérait un effectif de jeunes premiers, car privé de grévistes purgeant leur suspension. Depuis le 7 septembre 2010 et le succès en Bosnie (0-2), les Bleus de Blanc n’ont plus perdu.
UN COUP DE COM’ PUIS PLUS RIENTraumatisé par la « bunkerisation » de son équipe de France, le grand public a respiré à pleins poumons le nouvel environnement des Bleus façonné par Laurent Blanc. Entre entraînements ouverts aux supporters, séances de dédicaces et interviews à rallonge pour les journalistes, la maison tricolore s’est offert un ravalement en façade. Car aujourd’hui, et donc dans le fond, tout est redevenu comme avant. La presse n’a plus qu’un petit quart d’heure en début de séance avant de devoir plier les gaules et de faire le guet dans les arbres pour avoir des infos sur la compo du prochain match. Les opé’ commerciales ne sont plus légions pour les joueurs, volontiers disposés à tourner des clips pour Nike, le nouvel équipementier, qu’à venir en boutique tester leur côte de popularité. Quant à Blanc, réputé très méfiant, il est retourné sur ses gardes comme à ses plus belles heures bordelaises où il faisait installer une bâche autour du terrain d’entraînement pour être à l’abri des regards indiscrets…
QUAND LAURENT MENTPour muscler son arrivée dans le grand bain Bleu, Laurent Blanc a très vite donné le ton : il proposera un football offensif, « avec deux attaquants ». Il choisira son capitaine « assez rapidement » et les « choix de carrière devront se faire en fonction de l’équipe de France ». Un an plus tard, les Bleus évoluent avec Benzema seul en pointe ; Mexès, Malouda, A. Diarra, Lloris, Abidal, Mandanda et Nasri ont tour à tour été porteurs du brassard tricolore ; et pour prendre des nouvelles de Cabaye, Rami, Nasri, Clichy : merci de consulter la rubrique ‘Football étranger’. Certes, le 4-5-1 de Laurent Blanc ne perd pas, Alou Diarra dispose d’une confiance affirmée de la part de son sélectionneur avec sept capitanats en huit matchs disputés et Ménez a rejoint la Ligue 1, mais entre le discours et la méthode, il y a souvent un delta. Et ça ne semble pas le déranger plus que cela : « Pour moi, je le répète, Abidal est un arrière-gauche » a asséné Laurent Blanc, 24 heures avant de mettre le Barcelonais… dans l’axe de la défense, contre le Chili (1-1).
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