L'équipe de France est arrivée, ce jeudi, sur le sol tunisien. Le public ne s'est pas déplacé en masse et certains regrettent même de ne pas voir Hatem Ben Arfa chez les Bleus. Ou ailleurs...
18h48, les serveurs de l'aéroport d'Enfidha remplissent les verres de glaçons. Au même moment, le cuir (parsemé) chevelu de Noël Le Graët pointe le bout de son épi. Le vice-président de la FFF est en tête du cortège qui vient d'atterrir en provenance du Bourget. Dehors, une centaine de Tunisiens attendent depuis moins d'une heure, encadrés par les autorités locales sapés comme des chefs. Toulalan, Carrasso, Gignac, Valbuena, mademoiselle Valbuena... ils arrivent ! Pas le temps de siffler un verre - pourtant soigneusement rempli de glaçons - , les Bleus filent rejoindre les trois bus qui vrombissent déjà dehors.
« Y'a Gignac... Regarde, y'a Gignac. Ils arrivent ! » Quelques applaudissements timides, puis sincères, accueillent les Tricolores tout sourire de découvrir la chaleur tunisienne. « Hey, Valbuena ! Valbuena ! Continue mon pote, t'as assuré ! »
La nouvelle star des Bleus, fraîchement dépucelée de la veille avec une première sélection et un but, teste sa cote de popularité à l'internationale. En hausse, pour le coup. Mais parmi les badauds, les discussions dévient sur un autre joueur de l'Olympique de Marseille : Hatem Ben Arfa. « Il devrait être là... C'est abusé... A la place de qui, je ne sais pas mais c'est le meilleur joueur français actuellement et Domenech ne l'a même pas pris.» Salem est visiblement déçu de ne pas voir l'enfant terrible du football français dans le groupe des 23. Il a de l'or de les pieds ce type ! Ok, peut être qu'il a aussi de la merde dans les yeux quand il joue, mais ça, c'est le problème de l'entraîneur, je suis désolé. Domenech n'a pas le droit de le laisser à la maison. Il se prive du meilleur joueur français, c'est n'importe quoi. »
Plus loin, un journaliste tunisien sonde le public, ravi d'avoir pu apercevoir les stars françaises. Il raconte : « Dans l'ensemble, ils parlent beaucoup de Thierry Henry. Je sais qu'il est beaucoup critiqué dans votre pays parce qu'il ne joue pas au Barça, mais ici, ça reste une star... » Et Hatem Ben Arfa ? « (rires) C'est une longue histoire Ben Arfa... Son père était international tunisien vous savez. Très jeune, Hatem était déjà connu parce qu'il participait à une émission de télé (A la Clairefontaine). Les Tunisiens de France en parlaient beaucoup à l'époque et espéraient qu'il choisirait la sélection tunisienne. Malheureusement pour nous, il a choisi la France. Alors quand on voit aujourd'hui qu'il ne fait pas la Coupe du monde, ça nous fait quelque chose. On se dit que chez nous, il jouerait tous les jours ! Même sur une jambe ! »