Candidat annoncé à la présidence de la FFF, Christophe Bouchet est revenu sur les polémiques récentes qui ont frappé de plein fouet le monde des Bleus. Un premier aperçu du changement de politique qui guette le football français ?
Sa version de Knysna
L’épisode du bus en Afrique du Sud durant le Mondial 2010 reste un point d’histoire préoccupant pour l’équipe de France. Interrogé dans les colonnes de La Provence, Christophe Bouchet annonce la couleur de sa candidature à la succession de Noël Le Graët : « Sans patron, on n’a pas de résultat. À Knysna, il n’y en avait pas. Qui était l’homme fort ? Personne. On connaissait les meneurs, ceux qui n’ont rien dit dans le bus et ceux qui ont essayé de contester un peu. Les meneurs, il fallait les radier à vie de l’équipe de France. Vous auriez eu une crise de plusieurs mois très dure à gérer, mais vous seriez gagnant. On dirait du foot qu’il a su prendre ses responsabilités, qu’il est intransigeant. Le foot a pris une part invraisemblable. Il faut devenir exemplaire », explique l’ancien président de l’Olympique de Marseille, qui réclame donc une Fédération dure mais juste pour les années à venir.
« Nasri, je lui aurais dis de s’en aller »
Plus récemment, c’est Samir Nasri qui a créé la polémique sous le maillot tricolore durant l'Euro, en s’en prenant à plusieurs reprises aux journalistes présents sur place. Là-encore, la sanction aurait été sans appel pour Bouchet : « À l’Euro, j’aurais fait une chose simple. Samir Nasri, c’est moi qui lui ai fait signer son premier contrat pro. Je connais bien le garçon, sa famille, intelligente. Elle lui a donné une éducation, c’est un bon garçon qui a peut-être été perverti par le foot. On en fait un portrait opposé à la réalité. Je lui aurais dit le soir du match : "Pour toi, pour la France, tu prends tes bagages et tu t’en vas. Tu as fait ça, car tu es victime d’un système qui a dérapé. J’en suis désolé, mais je n’ai plus le choix. Et ceux qui ne sont pas contents s’en vont avec lui." ». Au même titre qu’une campagne présidentielle, Christophe Bouchet vend donc les grandes lignes de son programme et entend bien apporter un nouvel élan à la FFF.
Le Graët, fautif de l’histoire ?
Pour lui, le président sortant est le principal responsable de cette déroute continue et il ne se prive pas pour porter atteinte à la crédibilité du tandem Le Graët-Blanc durant le dernier Championnat d’Europe : « Je ne crois pas que Le Graët puisse avoir le recul et la vision nécessaires pour continuer. J’ai du respect pour lui, mais il représente un système arrivé à sa date limite de consommation. Physiquement, à la FFF, ça sent le renfermé […] Blanc n’avait plus d’autorité, tout le monde savait qu’il était carbo, que Le Graët voulait sa peau et allait le mettre dehors. Et comme Le Graët n’a pas pris le relais de cette autorité, on en est arrivé là. L’Euro, c’était la chronique d’un marasme annoncé », lâche Bouchet. Les deux hommes apprécieront, et Bouchet recoltera peut-être le fruit de sa campagne lors des élections le 15 décembre prochain.