Cela fait dix jours que Luis Fernandez a fait parvenir par courrier sa candidature officielle pour le poste de sélectionneur de l'équipe de France. Jean-Pierre Escalettes lui a sobrement répondu par courrier mais ne lui pas accordé d'entretien.
Le 14 janvier, Luis Fernandez se saisissait de la communication maladroite de Jean-Pierre Escalettes pour déclarer sa flamme pour les Bleus. Le président de la FFF avait réclamé une sorte de lettre de motivation aux intéressés, le candidat Luis s’en acquittait quelques jours plus tard avec une lettre d’intention, assez creuse il est vrai. Désormais plus homme de média qu’entraîneur, Fernandez assurait ensuite le soutien de sa candidature en faisant le tour de la presse.
Mais déjà dans ses propos, on sentait le début d’une amertume avant même que sa candidature ne soit observée : «Bon, je suis lucide, je sais que ma démarche a peu de chances d'aboutir. Pour devenir sélectionneur, il faut faire ami-ami avec le sérail. Ce n'est pas trop mon truc», déplorait-il dans L’Equipe Mag. Il n’a tellement pas de soutien dans les arcanes de la FFF que Luis attend encore un entretien dix jours après.
«Monsieur, j’ai bien reçu votre courrier du 18 janvier 2010. J’en prends acte et vous tiendrai informé en temps voulu des décisions fédérales. Sportivement à vous», répondait sobrement Jean-Pierre Escalettes. Le manque d’empressement de le recevoir de la part de la Fédé fait croire à Luis que sa candidature est déjà obsolète avant même qu’elle n’ait véritablement existé.
Dommage tout de même d’écarter de fait, un volontaire comme Luis qui a tout de même remporté une Coupe d’Europe, une Coupe de France et une Coupe de la Ligue avec le PSG en tant qu’entraîneur. Un technicien également à son avantage à l’étranger avec l’Athletic Bilbao mené à la 2e place de la Liga en 1998 ou encore un sauvetage miracle réussi à l’Espanyol Barcelone. Mais plus que sa personne, Fernandez est sans doute victime des remords d’Escalettes, conscient d’avoir fait une belle boulette en annonçant prématurément la succession ouverte de son sélectionneur.