Après une victoire précieuse mais peu convaincante face à la Finlande, l’équipe de France va recevoir la Biélorussie mardi au Stade de France. Battue il y a deux ans par cette même équipe, et suite aux enseignements d’hier, Didier Deschamps doit-il effectuer quelques changements ?
Le gardien et les milieux assurent
La seule certitude absolue est la présence d’Hugo Lloris dans les buts. Perturbé par sa semaine post-transfert, et les déclarations de son futur coach de Tottenham, le capitaine des Bleus a encore assuré et fait le job. Présent au pied, sortant un arrêt quand il l’a fallu, il est toujours impeccable. Autre satisfaction, le milieu de terrain. Mavuba est d’une intelligence de jeu rare, protégeant constamment sa défense, relançant proprement et corrigeant au besoin les défaillances tactiques de ses coéquipiers. Pas très grand, il compense par une anticipation sans faille. A ses cotés, Cabaye et Diabi ont démontré une belle complémentarité. Le joueur de Newcastle, pas encore à 100% physiquement, est capable de déclencher une frappe et de surtout régaler à la passe les latéraux et les attaquants. Diabi, plus dans un profil de percussion, déploie un volume de jeu impressionnant. Capable de récupérer dans ses 30 mètres, il passe le premier rideau défensif balle aux pieds, pour ensuite poursuivre son action et venir apporter du surnombre en attaque. Un genre d’action vu lors du but d’hier soir, et un joueur « box to box » comme la Premier League en produit, et comme la France en a peu. Capoue peut aussi venir en remplacement dans le même registre. Attention néanmoins à ne pas trop garder le ballon.
Il faut du temps...mais aussi du changement en défense
Le chantier en cours depuis 2006 et la retraite de Lilian Thuram est sans doute la charnière centrale. Laurent Blanc avait clairement échoué avec Rami / Méxes , et Didier Deschamps vient d’aligner deux fois de suite la paire Sakho / Yanga-Mbiwa. Cette doublette, jeune mais talentueuse, doit encore gagner en complémentarité. Jouer avec deux stoppeurs est une option que Deschamps apprécie, surtout quand il n’y a pas de libéro de grand talent disponible. Mais hier, les deux joueurs ont manqué d’intelligence de placement. « Mapou » suivant trop le défenseur qui décroche (alors que Mavuba assure le marque en relais), et Sakho a manqué de vista sur les hors-jeu. Dans cette optique, le QI football de Koscielny ainsi que ses matches en Ligue des Champions et Premier League peuvent être un gage de stabilité. Sur les coté, si le retour de Debuchy peut combler les problèmes à droite, Evra ne rassure pas à gauche. Les rares actions finlandaises sont venues de son coté, et son apport offensif ne se concrétise jamais par un centre. Il dédouble, il plonge dans l’espace, mais son repli laisse souvent dubitatif. Les sélectionneurs passent, Evra reste, et les interrogations le concernant avec lui. Clichy ? Mathieu ? Trémoulinas ? Aucun n’a eu sa chance sous Deschamps, pourtant Clichy avait fait un Euro correct. En tout cas, contre une autre équipe, il y aurait peut eu un autre score hier soir.
Benzema ok, mais comment et avec qui ?
Karim Benzema joue au Real Madrid donc il est indiscutable. Mais son positionnement pose problème. Toujours décroché, jamais dans la profondeur, souvent sur un coté, il manque alors souvent un attaquant lorsque qu’il faut centre dans la surface. Hier le but est venu d’une combinaison avec Diaby, qui avait pris l’espace plein axe. Benz’ peut jouer avec un attaquant (faut-il essayer Gomis ') devant lui, mais il faudrait qu’il tourne autour, et non pas qu’il recherche uniquement les redoublements avec Ribéry. Ce dernier est une énigme. Ile st remuant, disponible, mobile, mais diablement inefficace. Prévisible balle au pied, il ne centre que rarement, il faut dire à sa décharge qu’il n’y a personne. Mais le Boulonnais s’est acheté une conduite et a donc sa place globalement, dans une autre animation peut être. Ou sans Ménez. Hier, le Parisien a été pas bon. Pas dans le ton, jouant à contre sens, il a manqué de discipline tactique, celle qu’il avait eu à Lille dimanche et sans laquelle il devient vite agaçant. Valbuena est une alternative, sans génie, mais bon à la couverture sur les montées du latéral et dans le placement. On sait qu’une équipe n’est pas toujours une addition de talents. Dans cette logique, « Petit Vélo » peut gagner sa place.
Didier Deschamps devra faire vite pour trouver de l’efficacité. Car si ça peut encore passer face à la Biélorussie, l’Espagne punira les approximations en octobre.
Ryad Ouslimani