Arrivé en équipe de France sur la pointe des pieds, Yohan Cabaye s’est imposé pendant l’Euro comme la plaque tournante du jeu tricolore. Et semble même prêt à prendre les rênes de l’équipe en dehors du terrain.
« J’ai vu Yohan Cabaye, qui s’est mis en évidence avec la France après une excellente saison avec Newcastle et qui profite de l’importance qui lui donne Blanc dans son équipe ». Voilà la réponse d’Iniesta, quand on lui demande quel joueur l’a marqué depuis le début de la compétition. Le compliment, venant d’un des tous meilleurs joueurs de la planète football, est forcément gratifiant. Et vraiment pas usurpé. L’équipe de France a disputé quatre rencontres pendant l’Euro ukraino-polonais. Et Yohan Cabaye est la révélation. Déjà très bon sous les ordres de Rudi Garcia à Lille, le milieu de terrain multifonctions des Bleus est resté sur sa lancée pour sa première saison outre-manche, avec les Magpies de Newcastle. Et pendant ce terne mois de juin, lui a confirmé.
« Je suis prêt à faire n’importe quoi pour l’équipe nationale »
Yohan Cabaye est un joueur atypique, dans le paysage footballistique français. Il cumule en effet un goût très hispanique pour le beau jeu et une qualité, à l'accent allemand, de frappe lointaine. Dans une équipe timorée balle au pied, et très individualiste, Cabaye a détonné. Et surtout conquis beaucoup de monde. En plus d’être très bon sur le pré, l’ancien lillois s’est montré irréprochable dans son comportement. Une fois l’Euro terminé, tout le monde est parti en vacances sans piper mot. Lui a pris ses responsabilités, et s’est avancé devant le micro de RMC. Il a nié les brouilles internes, et confirmé son amour pour le maillot bleu : « Pour moi, l’équipe nationale, ça représente énormément. Je suis fier de porter ce maillot, d’entendre la Marseillaise et tout ce qu’il y a avec. Après, j’étais toujours été comme ça. Et je le serai toujours. Je suis prêt à faire n’importe quoi pour l’équipe nationale. Si on me donne des responsabilités, je pense qu’il faut les prendre. Il n’y a aucun problème. Je le ferais avec plaisir si besoin. L’important, c’est de rester correct avec tout le monde ».
Il s’impose devant Ribéry
Ces propos sont ceux d’un capitaine, dans l’âme à défaut de porter le brassard sur le terrain. Hugo Lloris est excellent dans ses cages, mais manque sans doute de charisme pour s’imposer pleinement dans un vestiaire qui manque de repères. L'exemple de Jérémy Ménez qui se permet d'insulter le portier lyonnais après avoir essuyé un reproche en est une parfaite illustration. Cabaye, lui, tient un discours de patron. Un patron qui marque, face à l'Ukraine. Un patron qui, face à l’Espagne, n’hésite pas à s’imposer devant Ribéry pour frapper un coup-franc bien placé. Un patron qui ne fuit pas ses responsabilités à la fin de la compétition et se présente devant la presse. Et si c’était lui, le taulier des Bleus '