Laurent Blanc l’a clairement laissé entendre en conférence de presse, il y aura des changements dans l’équipe de France qui va affronter la Suède. Jérémy Ménez, averti, est un de ceux qui pourraient sortir. Avec Ben Arfa comme remplaçant ?
Sortir d’un onze titulaire alors que l’on a réussi un excellent match pour sa première, voilà le paradoxe auquel pourrait être confronté Jérémy Ménez. Buteur décisif, animateur hors pair, Ménez a ravi ses partenaires comme Philippe Méxès qui s’est réjoui de son but : « Et ce n'était pas sur sa plus facile action ! Il était frustré à la pause et c'est normal mais pour un attaquant c'est toujours bon d'avoir des opportunités. Il mérite ce qui lui arrive car il n'avait pas joué depuis un petit bout de temps. » Et Laurent Blanc, à la fin de la rencontre, n’a pas manqué de saluer son joueur. « Jérémy possède une qualité rare, il prend la profondeur. Or l'Ukraine que nous avions observée laisse pas mal d'espaces. Il fallait donc un joueur rapide. Jérémy doit prendre de la confiance au niveau international mais son match est encourageant. » Pour autant, cela ne lui garantit rien. En cause, ce carton jaune sévère reçu à la 40e minute pour une faute sur Shevchenko. Ménez, qui aurait néanmoins dû en recevoir un autre juste avant la pause (ce qui équilibre un peu), est donc sous le coup d’un avertissement qui le priverait du quart de finale. Pour le remplacer, Hatem Ben Arfa semble partir avec une longueur d’avance. Mais a-t-il la carrure pour un match qui reste, malgré la forte probabilité de qualification, capital ?
Sagna le voit comme un parfait joker Pour Bacary Sagna, cela ne fait en tout cas pas de doutes. Interrogé par Le 10 Sport, le latéral droit de l’équipe de France est certain que Ben Arfa, comme Ménez, fait partie de ceux qui peuvent faire basculer un match. « Hatem est vraiment très à l’aise techniquement et il peut, à lui seul, changer la face d’un match. Il a la qualité pour ça. Il peut provoquer en un contre un et marquer. Il a montré avec Newcastle qu’il pouvait être un joueur décisif et je suis persuadé qu’il peut en faire autant pour l’équipe de France. » Un peu plus de nuance du côté de Louis Saha. Même si l’attaquant d’Everton estime qu’« il peut être le vrai joker de l’équipe de France sur cet Euro », ce qui est justement ce qu’on lui demande en cas de titularisation aujourd’hui, Saha émet quelques réserves sur la dimension internationale du joueur. « Franchir le cap international, ce n’est jamais facile. Les structures sont différentes, en club on a le temps alors que tout va très vite en équipe de France. Il faut avoir une concentration de tous les instants et être obsédé par un objectif. » Mais justement, l’objectif du jour est très clair. Battre la Suède, éviter l’Espagne, et faire un grand match pour, qui sait, piquer la place de son partenaire de la génération 87. Ben Arfa a sa feuille de route. Si Laurent Blanc lui fait confiance, il n’a qu’à la suivre à la lettre. Plus facile à dire qu’à faire...
Avec Ludovic Vigier