Ils claironnaient tous en chœur que l’ambiance au sein des Bleus était au beau fixe. Franck Ribéry évoquait même des « choses extraordinaires », dans l’intimité du groupe. Une défaite après, et le verni s’est complètement effrité.
Olivier Giroud, le premier, a lâché l’info dans les coursives de l’enceinte de Kiev, après la terne prestation des Bleus contre des Suédois déjà éliminés (2-0). Les murs ont tremblé. Une gueulante du sélectionneur ? Un accrochage entre les joueurs ? Les deux, mon capitaine. Fatigués après trois rencontres sous pression, énervés par le manque d’investissement, certains membres du groupe France craquent après ce mauvais résultat. Selon l’Equipe du jour, Alou Diarra aurait lancé les hostilités. Lui qui a montré beaucoup d’envie au milieu pour gêner Zlatan Ibrahimovic n’aurait pas supporté de voir quelques uns de ses coéquipiers trottiner pour se replacer. Samir Nasri se serait senti visé, et aurait quémandé au Marseillais de baisser le ton. Hatem Ben Arfa, très discret pendant l’heure de jeu passé sur le pré, aurait choisi ce moment pour se faire remarquer...
« Mytho t'es pas blessé »
L’heure est au règlement de comptes. Hatem Ben Arfa s’en moque, téléphone à la main. Laurent Blanc se serait alors énervé, et lancé : « Hatem, tu n’as qu’à appeler ta famille pendant que tu y es ». Hatem Ben Arfa n’aurait pas apprécié et le fait savoir au sélectionneur. Il en profiterait pour lui reprocher son remplacement contre des joueurs qu’il jugerait lui-même « plus nuls » que lui avant de proposer à Blanc de le renvoyer chez lui. Le fantôme d’Anelka se balade dans le vestiaire, mais aucune insulte ne sera prononcée. Sur RTL, le journaliste Gilles Verdez (à prendre avec des pincettes, donc...) va plus loin, et cite un prétendu dialogue musclé entre Ben Arfa et Nasri. Le milieu de Newcastle se serait montré plus offensif que face aux Suédois : « Mytho t'es pas blessé, lâche ton ballon, bouge ».
« L'énervement a duré cinq minutes »
L’ambiance est alors idéale. Alain Boghossian, adjoint de Laurent Blanc, sermonne Mexès pour son deuxième carton jaune, synonyme de suspension. Mais comme Hatem Ben Arfa avant lui, le défenseur central du Milan AC rejetterait la faute sur ses coéquipiers et balancerait que si la défense avait été mieux protégée par le reste de l’équipe, il n’aurait pas eu besoin d’accrocher l’adversaire. « Quand je suis descendu dans le vestiaire, c'était déjà terminé. L'énervement a duré cinq minutes », a tenté de dédramatiser le président de la FFF, Noël Le Graët. Et il n’a pas complètement tord. Ces prises de becs arrivent régulièrement, dans un vestiaire de footeux. Et puis, ces vérités lâchées, avant le grand match de samedi contre l'Espagne (quart de finale), feront peut-être du bien à ces Tricolores.