Domenech se prend pour Mourinho
La rédaction

Invité sur le plateau du Canal football Club, le sélectionneur de l'équipe de France a répondu aux questions d'un panel de spectateurs français. Une première, où Raymond Domenech a été déstabilisé à plusieurs reprises.

Sa communication Interrogé par un spectateur sur sa venue dans l'émission, Raymond Domenech a balayé le fait qu'il s'agisse d'un plan de communication visant à restaurer son image. « Je ne viens pas faire un plan de com' pour dire : je suis parfait, je suis sympa... Je viens répondre à vos questions en toute honnêteté. C'est terrible, quoi que je fasse, l'interprétation est toujours différente. Mon seul plan de communication, c'est de protéger les joueurs et le staff. Je m'interroge constamment sur l'effet que ça aura sur les joueurs, sur l'équipe. Je fais tout pour être en première ligne, pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions, pour éviter qu'ils soient touché par les critiques. Mais visiblement ça produit l'effet inverse. Je protège ce qui se dit, ce qui se fait, dans les vestiaires, entre nous ». N'est pas Mourinho qui veut.

Les critiques « En tant que sélectionneur, les critiques ne m'affectent pas. En tant que sélectionneur. Mais c'est certain que quand on est sifflé, ça pèse. C'est fatiguant à la longue. Les joueurs ont besoin du public. L'équipe de France a besoin de son public. Moi, il faut me mettre de côté ». Le public français l'a déjà fait.

Les déclarations d'Anelka Nicolas Anelka avait ouvertement critiqué le système tactique et le jeu de l'équipe de France, vendredi sur Orange Sport. Loin de se sentir visé, Raymond Domenech a plutôt perçu ça comme une démarche positive. «Le message n'était pas mauvais. Je ne vois pas ça comme une attaque personnelle mais plutôt comme un signal. Il alerte tout le monde, et en particulier les joueurs et ça c'est le plus important. C'est bien que des cadres comme lui prennent la parole, parce que ce sont ces joueurs là qui vont faire gagner l'équipe. L'idéal, c'est d'avoir un groupe capable de discuter, de se responsabiliser. Donc c'est plutôt bon signe. Mais je suis d'un naturel très optimiste ». A défaut de se remettre en question, c'est toujours ça de pris.Mais on doute que cela suffira pour gagner la Coupe du Monde.

L'identité de jeu de l'équipe de France Raymond Domenech a formidablement bien esquivé la question. « Vous savez depuis deux ans, on a jamais eu le même onze de départ, à cause des blessures, des suspensions, des méformes... Il y a aussi un phénomène de cycle, de changement de générations qui est peut-être moins forte que la précédente. Et dans ces six ans, vous incluez la Coupe du Monde 2006 ? Parce que moi j'y ait vu de bons matchs. Contre l'Espagne, le Brésil, le Portugal... » Oui, mais c'était il y a quatre ans. Aujourd'hui, il serait peut-être temps d'ouvrir les yeux, de faire son auto-critique, de trouver des solutions, un vrai schéma tactique, des automatismes, le plaisir de jouer, une animation offensive , une stabilité défensive...

Le problème Henry A juste titre, un spectateur lui a fait remarquer qu'avec sa politique de ne convoquer que des joueurs qui jouent en club, Thierry Henry ne devrait pas faire partie de la sélection. Ou que s'il le convoquait, David Trézéguet pouvait légitimement prétendre à l'équipe de France. « Il ne joue plus, à l'heure actuelle... J'ai un profond respect pour les très grands joueurs, ce qu'ils ont été et ce qu'ils sont encore. Titi doit faire face à la concurrence, et pas d'un n'importe quel club mais à Barcelone. La question de sa sélection se posera, mais le 11 mai (date de sa liste pour le Mondial)».

Sa succession, son avenir « Vous savez après la Coupe du Monde, les matchs internationaux vont venir vite donc je trouve ça logique de nommer un nouveau sélectionneur avant. Moi, j'ai besoin que la Fédération me soutienne pendant la préparation à la Coupe du Monde et pendant la Coupe du Monde. Ce qui se passe après, ce n'est pas mon problème ». Le sélectionneur ne compte en tout cas pas entraîner une équipe après la Coupe du Monde. « Je ne me préoccupe pas de l'après. Et vous savez avec la Coupe du Monde, je n'ai vraiment pas le temps d'y penser. Je fais partie de la DTN donc je ferai sûrement des formations de cadres... » On a hâte de voir la relève des entraineurs nationaux...

Sa déclaration à Estelle après l'Euro 2008 « J'ai fait une erreur, c'est vrai. J'ai été humain deux minutes. J'ai oublier que j'étais sélectionneur ». Ah bon... cela ne fait pas six ans qu'il l'a oublié ?

La possibilité de le revoir avec la moustache « Non. Ça ne plairait pas à ma compagne et à mes enfants. Et quand je me revois, je trouve ça affreux. Mais j'aurai peut-être dû la garder pour faire peur à quelques journalistes. Ça m'aurait peut-être servi ».