Dans le discours Deschamps est meilleur que Blanc
La rédaction

Les rumeurs sur la succession de Raymond Domenech ont touché Bordeaux et l'OM. Au discours grave de Laurent Blanc, Didier Deschamps a opposé son style plus joueur. Au final, qui aura raison ?

Bordeaux montre les dents Le discours de Blanc Certes, Laurent Blanc était le premier sur la liste donnée par Jean-Pierre Escalettes et surtout pour les Français sondés par la suite. Mais jamais, l’entraîneur bordelais n’a donné l’impression de traiter les rumeurs de sa possible succession avec humour. Son air grave est tout de suite apparu mais il s’est finalement piégé tout seul le 5 janvier sur Europe 1. «Sélectionneur de l’équipe de France ? Ça me plairait. Si on me le propose, j'y réfléchirai, bien sûr. J'ai déjà été candidat pour entraîner l'équipe de France à un moment parce que je pensais que j'en étais capable, on a fait un autre choix (celui de Domenech après l'Euro 2004)».

L’attitude de Blanc L’engrenage a vraiment débuté à partir de là. Blanc a d’abord proposé le silence, affirmant qu’on ne l’entendrait plus parler de l’équipe de France jusqu’à la fin de la saison mais il n’a pas tenu sa langue à 5 reprises (voir plus bas) ! Son agacement a toujours été palpable et celui-ci est monté crescendo.

Le discours de Triaud Le 8 septembre 2009, sur RMC, Jean-Louis Triaud avait ouvert la porte à un départ de Laurent Blanc. «Est-ce que j’accepterais, si Laurent Blanc manifeste une envie d’accepter un intérim de mon entraîneur en équipe de France. Je ne vois pas pourquoi je le lui refuserais». En décembre, il a commencé à rebrousser chemin et a même freiné des quatre fers le 12 février sur RTL. «Je suis prêt à parier gros qu'il ne sera pas entraîneur de l'équipe de France au mois de juillet ou d'août 2010. Je ne suis pas sûr du tout du tout (...) qu'il en ait vraiment envie».

L’attitude de Triaud Le changement de comportement du président du FCGB est visible depuis fin 2009. D’abord ouvert, son visage s’est refermé plus les rumeurs prenaient du poids. A partir de janvier, malgré lui, il a continué à les entretenir paradoxalement en voulant les réfuter. Lui aussi n’a pu tenir sa langue malgré une «ligne de défense» semblable à son employé, comme lundi sur RMC. «Le futur de Blanc, on n'en sait rien. Il est toujours sous contrat chez nous. Après, nous ne sommes pas les seuls décideurs. Une sorte de clause morale existe entre nous. Il y a des choses qu'on ne peut pas refuser. Dans cette liste, je ne mets pas l'équipe de France. Ça, ça peut se refuser». L’incompréhension le caractérise depuis des semaines.

Marseille joue la sérénité Le discours de Deschamps Depuis le début, Didier Deschamps n’a jamais vraiment donné l’impression de prendre cette affaire au sérieux. Il faut dire qu’il a un argument de poids, contrairement à son compère Blanc. Echaudé par le refus de la FFF de lui accorder la succession de Raymond Domenech malgré l’appui de France 98 après l’Euro 2008, il semble passé à autre chose. Blanc était à l’époque bien ancré à Bordeaux, sans aucune envie d’ailleurs.

L’attitude de Deschamps Avec un défi comme l’OM à relever dans les circonstances que l’on sait (départ de Gerets et Diouf, décès de RLD), sur un contrat de deux ans, le champion du monde 98 n’a pas eu le temps de gamberger et a rapidement écarté l’hypothèse d’un revers de main. Sans jamais montrer des signes d’agacement excessifs. En conférence de presse, on l’a par exemple vu plus en colère pour évoquer le cas Hatem Ben Arfa lorsque ce dernier était arrivé en retard à l’entraînement. Son discours très détendu lundi est la preuve de sa sérénité, la situation sportive de son équipe aidant évidemment. «Non, je n’ai pas été contacté par la FFF. Je serai là, je suis prévu pour être là. Oui, je serai là à Marseille la saison prochaine», a-t-il insisté le sourire aux lèvres.

Le discours de Dassier Il y a ici une grande similitude avec Jean-Louis Triaud puisque Jean-Claude Dassier a également donné le feu vert à un départ de Deschamps, le 2 février dernier dans But ! Marseille : «Didier décidera. Il a un contrat. Mais si l'équipe de France se présente, il est naturel d'y réfléchir. Cela ne me choquerait pas», avant d’atténuer ses propos. C’est là où JCD a été meilleur que Triaud puisqu’il l'a fait seulement quelques jours plus tard.

L’attitude de Dassier Lundi, il a de nouveau parfaitement joué son rôle de pare-feu devant la presse : «Bien sûr que Didier reste la saison prochaine. Il a toujours su qu’on ferait tout pour le garder et je pense qu’il n’y a jamais eu le moindre doute dans son esprit et qu’il ait envisagé de quitter l’OM». Son comportement, là aussi aidé par une focalisation des medias sur Laurent Blanc, a été calme et réfléchi. Jamais, il n’a cru bon de hausser le ton. La gestion de ce dossier fait déjà partie des grandes victoires de l’OM cette saison.