Décrié de toute part ces dernières semaines, Didier Deschamps a apporté hier soir à l'OM son sixième trophée en l'espace de trois ans. Une énième revanche pour l'un des techniciens français les plus titrés, qui n'a pas manqué de répondre à tous ses détracteurs après la rencontre.
Didier Deschamps ne revient pas du diable Vauvert, mais il n'en était pas loin. Raillé de toute part par le Vélodrome ces dernières semaines, en bisbille constante avec son directeur sportif, José Anigo, sur une série de douze matchs sans victoire, l'entraîneur de l'OM a encore une fois prouvé hier soir au Stade de France, et ce malgré la médiocrité de la rencontre, qu'il pouvait conduire Marseille au sommet. Là où l'OM n'avait plus gagné le moindre titre en dix-sept ans entre 1993 et 2009, Deschamps vient d'en remporter six en trois ans (un de champion, trois Coupes de la Ligue et deux Trophées des champions). Et ça, personne ne lui enlèvera. Aux anges dès le coup de sifflet final, le champion du monde 1998, grand sourire, a ainsi tenu à faire une petite mise au point sur la pelouse de l'enceinte dionysienne. Ses détracteurs (José Anigo et les groupes de supporters entre autres) sont clairement visés, à base de sous-entendus aussi acerbes les uns que les autres. « Ce soir ce n’est pas du soulagement, c’est du bonheur. Gagner des titres c’est toujours difficile. Depuis trois ans que je suis là c’est le sixième titre, et ça personne ne pourra nous le retirer, même nos pires ennemis, a lancé Deschamps au micro de France 2. Le mérite revient aux joueurs et à tout un staff qui travaille. »
Deschamps : « Personne ne pourra nous les enlever » Quelques minutes plus tard, après être allé soulever sa troisième Coupe de la Ligue en trois ans, Didier Deschamps est revenu sur ses propos en conférence de presse et les a expliqué un peu plus longuement : « J’ai dit pires ennemis au pluriel, car si je le mets au singulier, vous allez toujours penser à la même personne. Remonté ? Non, je ne suis pas remonté. Je trouve tout à fait logique, en tant qu’entraîneur, que ce soit de ma faute quand ça ne va pas. Et bien ce soir (samedi soir), c’est aussi de ma faute, vu que ça a été six fois de ma faute. Ce club n’a rien gagné pendant 17 ans. Je suis désolé, il y en a qui ont fait du très bon travail. Il y en a d’autres qui en feront après moi. Et si je dis ça, ce n’est pas parce que je m’en vais demain, bien au contraire. Il y a des choses qui sont indélébiles et les titres en font partie. » Avant de faire le bilan d'une saison qui, il faut le dire, est depuis hier soir quasiment bouclé... « Notre saison en championnat est mauvaise, a-t-il limpidement reconnu. Elle n’est pas à la hauteur de ce qu’on est capable de faire. Mais à côté de ça, c’est le sixième titre en deux ans, avec une moyenne de deux par an. Nous nous sommes aussi hissé en quarts de finale de la Ligue des Champions alors que le club n’avait plus connu ça depuis plus de vingt ans. Quoi qu’il arrive, le mérite en revient aux joueurs bien évidemment. Ceux qui sont avec moi depuis trois ans comme ceux qui ont rejoint l’aventure en cours. Et puis toutes ces personnes qui sont là au quotidien pour faire en sorte que ça fonctionne bien. A l’heure du bilan, les titres seront là et resteront là. Personne ne pourra nous les enlever. Même pas mes pires ennemis. »