Christopher Froome et ses équipiers du Team Sky seront une nouvelle fois, l’équipe à battre sur le prochain Tour de France. Comment mettre à mal leur emprise sur leur course ? Où les attaquer et quel type de stratégie adopter ? Laurent Jalabert, ancien sélectionneur national, livre quelques clés au 10 Sport.
La saison passée l’équipe Sky avait dominé de la tête et des épaules toute la première partie de saison et avait notamment été souveraine sur le Tour de France. Si cette année, ce n’est plus vraiment le cas, la formation britannique, à l’image de son leader Christopher Froome sur le Dauphiné, sera une nouvelle fois l’équipe à battre sur le prochain Tour de France. Laurent Jalabert, ancien sélectionneur national, estime qu’il faudra surprendre les Sky sur des terrains où ils ne s’y attendent pas et sont moins dominateurs. «La première étape piégeuse c’est celle d’Arenberg(5e étape : Ypres-Arenberg Porte du Hainaut)avec les pavés où, là, tout peut arriver. Aussi bien chez Sky que chez les autres équipes. Il y a un facteur chance qui va jouer. Ce n’est pas vraiment le domaine de prédilection de Froome donc il ne faudra pas hésiter à l’attaquer dès les premiers secteurs pavés», explique Jalabert.
« Les vosges, un bon terrain pour surprendre les Sky »
Pour Jalabert, qui commentera le Tour de France pour France Télévisions, les trois étapes vosgiennes pourraient aussi être un terrain idéal pour mettre à mal le contrôle de Sky sur la course : « Les Vosges arrivent tôt dans leTour. Ça va être les premières difficultés de ce Tour de France et on sera encore dans l’incertitude. Donc ça peut vraiment être un bon terrain pour surprendre les Sky. Les massifs intermédiaires sont souvent à prendre en considération. Ce ne sont pas les Alpes ou les Pyrénées où les difficultés sont répétées pendant deux, trois jours et du coup les organismes sont mis à rude épreuve. Les Vosges ce sont des étapes où il peut toujours se passer des choses. Ce sont des reliefs prononcés et c’est toujours difficile pour une équipe de contrôler la course sur des terrains comme ça. Ce sont des terrains propices à une course de mouvement. Pour les éliminer ou essayer de les battre, il faut profiter de ses avantages sur les terrains qui vous favorisent. »
« Attaquer dans l’étape qui finit à Gérardmer »
Mais Laurent Jalabert prévient. L’étape vosgienne la plus compliquée sur le papier ne sera pas forcément celle où il faudra tenter de faire sauter le verrou Sky : «Il ne faudra pas attendre La Planche des Belles Filles (10e étape, Mulhouse-La Planche des Belles Filles) en se disant : « Bon maintenant je vais mettre le compte à Froome et je vais lui mettre une minute. » Parce que lui a des références, il a déjà gagné cette étape. Et il y a trois ans, les Sky ont été impressionnants. Ils ont accéléré le rythme jusqu’à 5-6 km de l’arrivée et même à 2-3 km il y avait encore trois ou quatre Sky. Mais l’étape qui finit à Gérardmer par exemple (8e étape, Tomblaine-Gérardmer la Mauselaine) est pas mal pour attaquer Froome et les Sky parce que c’est de la moyenne montagne. C’est une arrivée au sommet et c’est piégeux. C’est une étape où on peut mettre les Sky en difficulté. En lançant par exemple une première salve dans une échappée...»