Tour de France : Le vrai point inquiétant pour Vingegaard...
Alexandre Higounet

Alors que Jonas Vingegaard a survécu au Galibier, quoiqu’en dise le satisfecit général du Team UAE, un deuxième obstacle décisif s’avance sur la route du champion danois : le contre-la-montre de vendredi, dernière occasion pour Pogacar de tuer la course avant que son rival ne monte en puissance. Et à l’aune de cette réalité, il existe un vrai point inquiétant pour Vingegaard. Analyse.

Depuis l’arrivée à Valloire au terme de l’étape du Galibier, où Pogacar s’est imposé avec 35 secondes d’avance sur Evenepoel et Roglic, et 37 secondes sur Vingegaard, l’équipe UAE déroule le discours de la joie d’avoir dominé les débats et marqué un premier gros point vers la victoire finale. Entre Tadej Pogacar qui annonce « Je voulais frapper un grand coup je suis heureux », Joao Almeida qui lance « Nous sommes heureux d’avoir pu démolir la concurrence » et le directeur sportif Andrej Hauptman qui explique « Nous avons creusé l’écart que nous espérions », l’ambiance était à la satisfaction générale et à un grand optimisme chez UAE.

La réalité, c’est que Pogacar n’a pas assommé Vingegaard dans le Galibier

Malgré cette ambiance de grande victoire, la réalité reste plus nuancée. Jonas Vingegaard, qui va monter en puissance au fil des jours, est très loin d’être hors-jeu, à 50 secondes seulement au général. L’affaire est donc très loin d’être pliée, d’autant qu’il apparaît possible que Pogacar connaisse - lui - un coup de moins bien en troisième semaine du fait de la fatigue du Giro.

Le chrono de vendredi sera décisif dans le duel

A l’analyse, un jour s’annonce particulièrement important, peut-être même décisif dans la lutte Pogacar-Vingegaard, il s’agit du contre-la-montre de vendredi entre Nuit-St-Georges et Gevrey Chambertin (25,3 km). Pogacar n’est pas parvenu à assommer Vingegaard dans le Galibier et s’il doit le faire avant que le Danois ne monte trop en régime, cela ne pourra être que lors du chrono, sachant que Vingegaard apparaît taillé pour résister aux chemins blancs dimanche. Pogacar, pour être tranquille, doit mettre son rival à plus de deux minutes au général, a minima. Et à l’aune des enjeux du contre-la-montre, on a pu relever un élément réellement inquiétant pour le Danois. Ce n’est pas la faiblesse de son équipe, qui pourra certes poser un problème à terme (mais on n’en est pas encore là), mais bien le temps perdu par Vingegaard dans le bas de la descente du Galibier après Plan-Lachat, là où la route s’aplanit un peu et qu’il faut de nouveau faire parler sa puissance. Au passage de Plan-Lachat, Vingegaard avait 10 secondes de retard sur Pogacar, à l’arrivée il en a eu 37, en se faisant revoir de surcroit par Evenepoel qui a roulé dans les deux derniers kilomètres pour limiter l’écart. Au travers de ces quelques kilomètres de descente, on a pu constater que Vingegaard n’avait pas retrouvé la force suffisante pour tirer du braquet et développer en conséquence suffisamment de watts seul face au vent. C’est là qu’il a un peu explosé face à Pogacar. Et vendredi dans le chrono, cela pourrait lui être fatal.

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