FFR LNR Retour de la guerre froide
La rédaction

Marc Lièvremont a justifié la non-sélection de quatre joueurs par un manque de volonté de leurs clubs respectifs de les libérer. Inadmissible pour le président de la Ligue qui a sèchement répondu au sélectionneur du XV de France.

L’expression consacrée «Je t’aime moi non plus» sied aux relations entre la Fédération et la Ligue. C’est plus souvent «moi non plus» d’ailleurs. La tournée de l’équipe de France ne devait pas soulever de nouvelle polémique, les doublons avec les phases finales ayant disparu. Mais c’est un obscur tournoi de rugby à VII qui a suffi, cette fois, à ranimer la guerre des mots. La FFR souhaite relancer son équipe à VII et avait donc réquisitionné certaines vedettes du Top 14 pour défendre les couleurs françaises lors des tournois IRB de Londres (22-23 mai) et d’Edimbourg (29 mai).

Problème, la plage obligatoire des vacances des joueurs concernés était ainsi décalée de plusieurs semaines. Ces derniers étaient ainsi appelés à manquer la première journée de la prochaine saison du Top 14. Montpellier, Brive et le Stade Français ont donc refusés de libérer leurs joueurs. Estimant que ces joueurs n’ont pas répondu au projet fédéral, Marc Lièvremont a écarté Fulgence Ouedraogo, Alexis Palisson, Fabrice Estebanez et Antoine Burban.

«Ça aurait retardé ma reprise la saison prochaine. Je comprends parfaitement la décision de mon club. Être sanctionné parce que je n'ai pas participé à un tournoi à 7, c'est difficile parce que mon sport c'est le rugby à XV», regrette Ouedraogo. Pierre-Yves Revol est, lui, allé beaucoup plus loin dans la critique. «L'annonce par Marc Lievremont de la non-sélection en équipe de France à XV de 4 joueurs au motif que leurs clubs ont récemment refusé de les libérer pour un tournoi de l'équipe de France à VII, à Londres, est scandaleuse. C'est une forme de chantage inadmissible qui est exercée sur les joueurs et sur les clubs.»

Le président de la Ligue estime même que cette polémique peut de nouveau dégrader les relations entre son institution et la FFR : «C'est une entorse très grave au dialogue et aux relations de confiance qui existaient entre la LNR et la FFR. Avec ce comportement féodal, la FFRouvre un conflit d'un autre âge dont elle devra assumer toutes les conséquences