Le serpent de mer est de retour. Le Top 14 va peut être revoir évoluer en son sein le meilleur joueur du monde, Dan Carter. Passé par Perpignan, où une blessure l’a contraint à ne jouer que 5 matchs, c’est au Racing Métro 92 que Dan Carter pourrait bien poser ses valises et son talent.
Le site du journal Le Parisien lâche l’info qui circulait depuis quelques temps. Jacky Lorenzetti, président mécène du Racing, aurait jeté son dévolu sur l’ouvreur Néo-Zélandais Daniel Carter. Une recrue qui renouerait avec la politique de casting bling bling abandonnée cette année, pour accompagner la reconquête des sommets du prochain duo d’entraîneurs. Encore faut-il que la star vienne.
Des projets ambitieux et le charme de Paris Après le flop des années Berbizier, dont le recrutement de stars n’avait pas abouti à un titre, Jacky Lorenzetti a décidé de faire une pause en cette saison 2012/2013. Mais l’ambitieux patron du Racing Métro ne veut pas voir son club jouer les seconds rôles, et est bien décidé à attirer une pépite, l’icône mondiale du rugby, Dan Carter. Le meilleur joueur du Monde pour piloter une équipe programmée pour le titre, avec le très probable nouveau duo d’entraîneurs (Travers – Labit) pour accompagner le projet. Le Racing a les moyens de s’offrir ce cadeau. Le président Lorenzetti a les poches pleines et n’hésite pas à jouer les mécènes pour son équipe. Doté d’un effectif du Top 6, le club verrait en Carter ce petit plus qui boosterait les résultats. De plus, avec le projet de l’Arena 92, un nouveau stade de 40 000 places, ultra moderne, le club des Hauts-de-Seine voudra une équipe prête pour le titre. Autre point attractif pour l’ouvreur kiwi, Paris. Bien que le club soit en banlieue, le club reste identifiable à Paris, dont les attraits sont mondialement reconnus.
Sportivement, avoir Dan Carter dans son effectif serait un apport conséquent. Recordman du nombre de points marqués sous la tunique All Black, l’ouvreur apporterait aux Franciliens ce que Wilkinson a apporté au RC Toulon. Régularité dans l’apport de points, capacité à jouer à la main ou au pied avec une égale maestria, et surtout une culture de la gagne et un leadership. Carter, c’est le joyau du rugby, son passage à Perpignan n’avait pas été fructueux mais ce n’était qu’à cause d’une vilaine blessure. De plus, siCcarter a signé avec sa fédération jusqu’en 2015, il dispose d’une clause qui lui permet d’effectuer une saison (six mois en vérité), hors de Nouvelle-Zélande. Mais cela vaut-il alors le coup de s’attacher ses services ? Et le Racing, malgré ses atouts, n’est-il pas le moins bon choix pour le joueur ?
Une grosse concurrence et un Racing pas prêt Si Carter quitte son pays, ce sera pour deux raisons, financières et sportives. Le problème est que pour ces deux raisons, le Racing pourrait être devancé par des concurrents. Le premier est un adversaire bien connu, L’AS Montferrand. Les Auvergnats ont un atout de poids, un entraîneur Néo-Zélandais. Vern Cotter a même rencontré le joueur cet été au « Pays du nuage blanc » (N-Z). Le fait de connaitre l’entraîneur pourrait être un élément décisif, d’autant que l’ASM peut concurrencer le Racing sur les autres critères. N’oublions pas que les Jaunards sont l’une des deux plus grosses puissances financières du Top 14. Avec Toulouse, ce sont les deux plus gros budgets. Clermont serait donc capable d’offrir un salaire à la mesure des demandes du joueur (à Perpignan, il avait touché 700 000 euros pour un contrat de 6 mois), tout en lui offrant des garanties sportives supérieures.
En effet, le club est une machine de guerre du Top 14 depuis plusieurs saisons et joue les deux premières places chaque année. L’équipe est déjà formatée pour gagner le bouclier de Brennus, et Carter serait une belle cerise sur le gâteau. A contrario, le RM 92 est en phase de reconstruction. L’effectif sera sans doute remanié la saison prochaine et les entraîneurs nouveaux. Les assurances de résultats immédiats sont quasi impossibles à avoir. De plus, le fait que le joueur ne puisse venir que pour 6 mois l’oblige à choisir une option sportive plus sûre. Ce que ne sera pas (encore) le Racing. A moins que Carter n’aille qu’au plus offrant, et que le sportif soit clairement secondaire… Mais dans ce cas, le Japon viendrait alors participer à la course. Capable d’offrir des contrats de plus d’un million et demi d’euros, l’hôte du mondial 2019 met le paquet. Pour une demi-saison, à deux ans de la coupe du monde 2015, Daniel Carter pourrait aller faire le plein de dollars dans un championnat de seconde zone. Avant de revenir préparer le dernier défi de sa carrière à la maison, lui qui avait raté les phases éliminatoires de la dernière levée, pour cause de blessure.
Par Ryad Ouslimani