Natation - Camille Lacourt : «Florent Manadou est le nageur parfait»
La rédaction

Camille Lacourt fait partie des quatre sportifs choisis par Carrefour pour la création de la nouvelle collection capsule TEX. À six mois des Jeux Olympiques de Rio, c’est un nageur français détendu, serein et ambitieux qui répond au 10 Sport.

On connaissait vos capacités pour évoluer dans le monde de la mode, en tant que mannequin, mais pas dans celui de la création. Une nouvelle expérience intéressante ? Une expérience intéressante et même très enrichissante, c’est vraiment le mot qui me vient à l’esprit. J’ai été ravi qu’on puisse faire appel à moi, c’est même une fierté. C’est vrai que j’aime être bien habillé et pouvoir participer à la création d’une collection, c’était un super défi. Ça n’a pas été difficile de trouver repères, idées, inspiration ? Non, car les équipes de Carrefour ont été supers pour nous accompagner. Et puis j’avais une idée de ce que je voulais faire. Comme je suis grand, j’ai toujours un peu de mal à trouver des choses. C’est souvent du XXL, des vêtements très grands et pas toujours adaptés. Alors je suis parti sur une collection assez cintrée, avec un peu de couleur, de la sobriété et aussi de l’humour. Ça m’a beaucoup plu ce trait humoristique. Avoir un t-shirt « Je peux pas, j’ai piscine », c’est parfait pour moi ! Cette collection s’adresse au grand public. Au quotidien, quelle relation avez-vous avec les gens qui vous reconnaissent ? Je suis quelqu’un de très simple donc j’entretiens un rapport très simple. Ceux qui veulent me dire bonjour, je les salue, ceux qui veulent discuter un peu plus, je m’arrête volontiers pour échanger avec eux. Je ne vois pas d’inconvénient véritable dans cette « vie-là », ce ne sont que des belles choses. Gérer ce statut de star, ça n’a jamais été compliqué ? Le mot « star » me fait sourire. Je ne vois pas les choses comme ça. J’ai effectivement dû composer avec une notoriété mais ça n’a pas changé ce que je suis ou ce qui m’entoure pour autant. J’ai les mêmes amis, les mêmes personnes de confiance… L’inventeur du selfie, vous n’avez pas envie de lui faire mal ? Barak Obama sature et ne veut plus prendre de photo. Vous, ça va ? (rire) C’est vrai que je ne suis pas trop fan mais je m’adapte. C’est comme avec les réseaux sociaux. Je n’étais pas vraiment à l’aise au départ, mon agent a dû un peu insister pour que je me prenne au jeu. Mais ça fait partie de notre quotidien désormais. J’essaye de montrer un peu à quoi ressemble la vie d’un sportif de haut-niveau, de mettre quelques photos de l’entraînement et en dehors. Pas de ma vie privée, je n’aime pas ça. Ça permet aux gens qui vous aiment, qui veulent en savoir un peu plus, d’être plus proche de vous, sans que ce soit du voyeurisme non plus. Vous comprenez qu’on puisse être fan au point de perdre ses moyens face à quelqu’un ? Ça m’est arrivé de rencontrer une fan et de le voir complètement perdre ses moyens. C’était une jeune chinoise, elle avait traversé la terre entière pour venir me voir. Elle avait appris le Français exprès pour pouvoir me parler ! Quand elle s’est trouvée face à moi, elle n’a pas pu s’empêcher de pleurer. C’est mignon, j’ai pris ça avec le sourire. Et puis, je suis content : grâce à moi, elle a appris le Français (sourire) ! Ce n’est pas quelque chose qui pourrait vous arriver ? Ah non, je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas « fan ». Après, c’est vrai que si je me retrouve devant Jessica Alba, j’avoue que je ne suis pas sûr de pouvoir beaucoup parler… Jessica Alba ne devrait pas être aux Jeux Olympiques de Rio, mais vous si ! Vous avez 30 ans, ce sera une opportunité de briller une nouvelle fois sur la scène internationale. C’est une pression supplémentaire ? Il y a quatre ans, je voulais absolument gagner. Ce mot, « absolument », revenait en boucle dans ma tête. Je n’avais pas d’autre objectif, j’étais déterminé. Je suis toujours déterminé mais mon approche est radicalement différente. Je suis plus détendu, comme je pouvais l’être lors des derniers championnats du monde. Je sais que je n’ai plus rien à prouver. J’ai eu des médailles et des titres comme beaucoup rêverait d’en avoir, ça me va très bien. Tout ce qui peut arriver maintenant ne changera pas ma vie, ça ne sera que des choses en plus, du bonus. Je suis très apaisé, très serein. J’ai envie de profiter de ce moment mais sans me mettre de pression particulière. Vous avez l’expérience désormais pour porter un regard avisé sur le circuit actuel. La relève tricolore est déjà là : qui vous impressionne le plus ? Je ne vais pas être original mais le nageur qui m’impressionne c’est Flo (Florent Manaudou). Ce n’est plus un espoir, même s’il est encore jeune, mais c’est le prototype même du nageur parfait. Il est intelligent dans l’eau, il sait toujours ce qu’il doit faire que ce soit techniquement, mentalement, gérer les temps forts, ses concurrents. Je suis fan de lui quand il est dans une piscine mais aussi en dehors. C’est un garçon adorable, simple et intelligent. Un mec extraordinaire.

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