« L’une de ses dernières avec un lycra, il faut en profiter… » Dans les Landes, Jérémy Florès s’apprête à accueillir la légende du surf Kelly Slater
Kevin Laborde -
Rédacteur en chef adjoint
Diplômé à Bordeaux, titulaire de la carte de presse depuis 2009. Des débuts chez Sport24, puis L'Équipe, avant de rejoindre Le 10 Sport. Spécialiste foot, avec un profil orienté mercato, je suis également passionné par la NBA, LA Ligue, qui a tout compris. Incapable de rester insensible devant une étape du Tour de France.

Manager de l’équipe de France de surf qui a brillé lors des Jeux olympiques de Paris, Jérémy Florès peaufine actuellement « son » 2e Quiksilver Festival by Swatch qui se tiendra du 21 au 29 septembre dans les Landes. Le champion olympique Kauli Vaast ou encore la légende Kelly Slater seront bien présents. Tout comme certains grands espoirs tricolores du surf que Jérémy Florès espère voir briller à l’avenir.

« Si on nous avait dit ça y a quelques années on n’y aurait pas cru… » Quelques semaines après avoir accompagné en tant que manager de l’équipe de France de surf, Johanne Defay à la médaille de bronze et Kauli Vaast à la médaille d’Or des Jeux olympiques de Paris 2024, Jérémy Flores savoure encore ce que l’équipe de France a réalisé sur la mythique vague de Teahupo'o, à Tahiti cet été. Celui qui est considéré comme le meilleur surfeur français de l’histoire s’active actuellement à peaufiner le deuxième Quiksilver Festival by Swatch qui se tiendra dans les Landes entre le 21 et le 29 septembre prochain : « À l’origine, l’idée était de poursuivre l’histoire du Quiksilver Pro France qui était une étape historique du circuit mondial et qui a été supprimée par la World Surf League en 2021. C’était pourtant un rendez-vous majeur. Ça faisait deux ans qu’il n’y avait plus rien, c’était un peu triste, beaucoup en ont souffert, il y avait un grand vide », explique le natif de La Réunion, champion du monde ISA en 2009. « L’idée était de faire revivre cette épreuve légendaire avec un format beaucoup plus cool, beaucoup plus fun et relax. Il y a des légendes du surf, un bon mix entre des anciens, des champions du monde, des surfeurs de la nouvelle génération, des free-surfeurs, des filles, des garçons… », présente l’ancien pensionnaire du CT, l’élite mondiale du surf.

« Si la WSL ne veut pas revenir en France… »

Pendant près d’une semaine, sur les spots de Capbreton, Hossegor et Seignosse, surfeurs et surfeuses évolueront par équipe et devront réaliser les meilleurs scores au cours de plusieurs sessions aux formats différents. Le format avait séduit et attiré près de 25 000 spectateurs pour sa première édition l’an dernier. Si bien que, si à l’origine ce festival avait pour ambition de convaincre la WSL de revenir pour une étape du Championnat du monde en France à court terme, un avenir à l’écart de la World Surf League n’est désormais plus à exclure : « On essayait de travailler avec la WSL, de trouver un terrain d’entente avec eux depuis deux ans pour que cette étape revienne, mais ça ne s’est pas fait. C’est un milieu très anglo-saxon. La scène européenne n’a malheureusement jamais été considérée comme une priorité. Pourtant quand on voit le nombre de passionnés de surf en Europe on se dit qu’il y a de quoi faire. On a voulu faire quelque chose d’inédit. Nous même, à notre sauce, avec nos moyens. C’était un challenge. Je pense que les gens ont adoré cette nouveauté, cette fraîcheur. Les nouveaux formats comme ça font souvent venir plus de monde que les formats classiques, qui deviennent un peu répétitifs. S’ils ne veulent pas venir et si on peut continuer à faire une épreuve qui plaît comme cela… »

Kelly Slater sera là

Une foule qui devrait encore répondre présente pour cette édition 2024, tant le plateau annoncé est alléchant. Le champion olympique Kauli Vaast sera là. Tout comme Kai Lenny ou Bobby Martinez. Mais c’est surtout la présence de Kelly Slater, meilleur surfeur de l’histoire et fraîchement retraité qui marquera les esprits : « C’est l’une des dernières fois où l’on va voir Kelly Slater avec un lycra, il faut en profiter », lâche Florès, pensionnaire pendant de nombreuses années du world tour et dont le réseau aide forcément. Mais pas que : « Tous les surfeurs adorent venir en France. Ils sautent sur l’occasion ! » Aux côtés de ces grands noms de la planète surf, Jérémy Florès a également invité certains jeunes talents français comme la très jeune Tya Zebrowski qui du haut de ses 13 ans est en train d’impressionner la scène internationale depuis quelques semaines. « Je trouvais sympa de l’inviter. Elle le mérite carrément. Kyllian Guerin ou Sam Piter aussi. Ce sont des gamins, ils vont surfer avec leurs idoles. C’est important. »

« Faire en sorte que le surf français performe »

Car si Jérémy Florès avoue qu’il ne sait pas vraiment encore de quoi son avenir à moyen terme sera fait après ces « JO de rêves, qui ont demandé beaucoup de travail et d’investissements », il ne sera certainement jamais loin du surf français : « C’est toute ma vie… », concède-t-il. Son envie d’accompagner la jeune génération, après ces Jeux olympiques de rêve est intacte : « C’est un peu une responsabilité que j’ai d’aider. Malheureusement à part Johanne Defay on n’a pas de surfeurs dans l’élite mondiale, je trouve ça un peu hallucinant. Il faut faire en sorte que le surf français performe. » Et de poursuivre : « Il y a du niveau, après c’est vraiment dans la tête que ça se joue. On a souvent eu des talents, mais il manquait toujours cette mentalité, cette éducation très sport. Ils l’ont dans les autres pays. Les Australiens et les Américains le font depuis des années. Nous ça commence seulement maintenant. J’espère que ça portera assez rapidement ses fruits. Depuis l’an dernier je travaille sur un projet en partenariat avec la fédération française, avec Tahiti et les Outre-mer, pour accompagner les jeunes espoirs de 11,12,13 ans sur du long terme. Il y a dans quatre ans les JO de Los Angeles et dans huit ans ceux de Brisbane. Cette nouvelle génération est très talentueuse, mais malheureusement elle manque un peu de moyens et de structures. Il y a encore beaucoup de choses à améliorer, mais certaines choses sont déjà en train de changer. Le fait d’avoir des bons résultats comme on en ça a été le cas aux JO peut aider je pense ».