Champion du monde de boxe thaï, Grégory Choplin déserte régulièrement la France pour continuer à évoluer au plus haut niveau. Découverte de l'un des meilleurs boxeurs de sa génération.
« Le jour où mon grand frère m’a amené pour la première fois dans une salle de boxe, ça a été le coup de foudre ». Grégory Choplin ne restera pas un amoureux transi. La boxe thaï lui rend autant qu’il lui donne. « Au début, je voulais juste faire un combat professionnel. Mon but atteint, je me suis mis à rêver d’un titre de champion de France et ainsi de suite jusqu’au titre mondial. J’aime dire que c’est la boxe qui m’a choisi. » Né en 1980 à Saint-Denis, Grégory Choplin est un enfant de la diversité avec un père ivoirien et une mère française. Mais la culture africaine, qui l’accompagnera par la suite, il ne la découvrira qu’à l’âge de 14 ans. Que les adeptes du débat sur la bi-nationalité ne s’enflamment pas, Grégory boxe sous la bannière tricolore et aimerait même se présenter plus souvent devant le public français. Mais pour évoluer au plus haut niveau, il est contraint de se tourner vers les Pays-Bas.
Champion du monde dès 2006
En 2006, Grégory y remporte le titre mondial face à Vincent Vielvoye : « Je suis arrivé en tant qu’outsider en remplacement du challenger initialement prévu, j’ai cru en moi, je suis monté sur le ring, déterminé et, au quatrième round, je le mets K.O. ! » Avec ce titre, il reçoit de la prestigieuse organisation hollandaise « It’s show time » une offre de contrat. « Le fait de m’engager avec eux m’a fait prendre une autre dimension ». Elle lui permet de remporter un nouveau titre mondial en 2007 face au Belge Yan de Keyser avant de briller dans les tournois internationaux et de se frotter aux meilleurs boxeurs mondiaux tels que Dimitry Shakuta, Alviar Lima ou Alexander Cosmo.
Grégory, le pitbull
Il participe ensuite en Thaïlande à l’émission de télé-réalité « It’s showtime reality », mondialement diffusée où, après un parcours exemplaire, il voit son chemin s’arrêter sur une décision très litigieuse dans le dernier carré. Mais Grégory, malgré ses 49 victoires en 55 combats, n’est pas qu’un palmarès. C’est aussi une personnalité volontaire qu’il résume lui-même : « J'ai souvent eu l'impression d'être un pitbull au milieu d'une arène. Je ne pense pas encore avoir atteint mon meilleur niveau, je n'ai pas le sentiment d'avoir fini mon chemin. J'ai toujours la dalle ». Lucide sur l’état de sa discipline en France (« On apparente la boxe thaï aux banlieues et l’on ne veut surtout pas qu’elle en sorte. »), Grégory Choplin sait que son futur passe encore par l’exil. Prochaine terre à conquérir : les Etats-Unis.
Vincent Parisi (avec Mathieu Idiart)