La saison d’athlétisme a repris ses droits avec pour objectif majeur les prochains championnats d’Europe de Berlin (7 au 12 août). Avant cela, le circuit mondial a rendez-vous sur la Diamond League, à suivre en intégralité et en exclusivité sur SFR Sport. Sur la ligne de départ, Romain Barras, consultant de SFR Sport, décortique les états de forme des forces tricolores.
KÉVIN MAYER (Décathlon)
« On dit souvent qu’il est plus facile d’arriver aux sommets que d’y rester. C’est le défi qui attend Kévin Mayer, même si ça fait un petit moment qu’il a des résultats et qu’il commence à durer. Champion olympique, champion du monde outdoor puis en salle et bientôt à la conquête d’un sacre européen. Il ne sera pas un athlète très régulier sur la Diamond League, il ne fera que des apparitions comme à Paris ou à Monaco, sur une ou deux épreuves. Une nouvelle vie s’est offerte à lui avec les victoires et le succès. Je trouve qu’il le gère plutôt très bien. Face aux sollicitations, des sponsors comme des médias, il réagit bien. Il ne dit pas oui à tout, il choisit intelligemment. Et ce qu’il fait est sans précédent pour un décathlonien français. Sa marge de progression ? C’est ça qui est fou, c’est qu’elle est importante. Dans les dix disciplines, il peut faire mieux. Sur la perche, il avait un record à 5,30 m et il vient de faire 5,60 m… Pareil sur les haies, sur les courses. Je pense qu’on n’a pas fini d’être surpris par Kévin Mayer ».
PIERRE-AMBROISE BOSSE (800 m)
« Ce n’est pas évident pour lui en ce moment avec quelques soucis extrasportifs et une blessure qui le gêne depuis plusieurs mois. C’est une douleur à l’insertion de l’ischio-jambier. Il la ressent chaque fois qu’il court. Forcément, les questions doivent tourner dans sa tête. Est-ce que je vais avoir mal, est-ce que je vais pouvoir courir sans douleur, est-ce que c’est bientôt terminé ? Mais la force de Pierre-Ambroise, c’est sa confiance. C’est un athlète qui ne doute pas. Quand il court, c’est pour gagner. Mais maintenant, il n’a plus le même statut. Aux championnats du monde, il a surpris tout le monde en gagnant. Il est parti très tôt, comme il a parfois l’habitude de le faire et tous ses adversaires pensaient qu’il allait craquer. Sauf qu’il a tenu (sourire). Désormais, il est attendu, il va être surveillé. Faire l’impasse sur cette saison pour se soigner ? C’est difficile. Il y a beaucoup d’attente autour de lui, beaucoup de pression. C’est l’année pour surfer sur son titre de champion du monde, notamment financièrement. Les meetings, les sponsors, c’est maintenant que ça se joue. C’est possible de faire une année blanche pour se soigner mais dans son cas, c’est une décision plus difficile à prendre. Il y a tout un tas de paramètres à prendre en compte… »
RENAUD LAVILLENIE (Perche)
« Il me surprend encore… Après s’être fait opérer du ménisque et connu toutes les complications post-opératoires que l’on peut avoir, il a réussi à être champion du monde en salle. On retrouve le Renaud Lavillenie des débuts. Celui qui avait une revanche à prendre. Car on a entendu beaucoup de journalistes dire, ou écrire, qu’il était peut-être terminé. Que son corps avait supporté trop de souffrances, d’entraînement et qu’il payait le prix maintenant. Il se nourrit de ça, Renaud. Et là, il a besoin de prouver à tout le monde que certains ont parlé trop vite. Il est revanchard et ça lui permettre de faire encore de grandes, de très grandes choses… »
JIMMY VICAULT (100 m)
« Il a choisi de renoncer au 200 mètres et de se concentrer sur le 100. On peut tous commenter cette décision, moi le premier, c’est un choix qui lui appartient et il n’y a pas de personne mieux placée que lui pour le faire. C’est vrai que son profil physique est celui d’un coureur de 100 et pas de 200 m. Il est lourd, musculeux et c’est délicat pour lui de tenir la distance. Il s’alignait sur 200 m pour travailler sa « caisse » et mieux finir sur le 100. Je sais qu’il fera encore des séances appropriées pour travailler cela. Jimmy, selon moi, il a sa place dans le Top 5 mondial sur 100 mètres. En rééditant des performances à 9’86, c’est sa place que d’être parmi les meilleurs sprinters du monde »
CHRISTOPHE LEMAÎTRE (200 m)
« Lui aussi semblait sur la pente descente, depuis 2016. Et puis il est revenu pour s’offrir une médaille de bronze aux Jeux Olympiques. Il a choisi de mettre beaucoup de sorties cet été mais c’est dans ses habitudes de prévoir beaucoup de courses. Avec ses entraîneurs, il veut pouvoir courir pour monter en puissance. Et même s’il y a toujours quelques petits bobos par-ci, par-là, il sait ajuster et être prêt quand il le faut. Renoncer au 100 m ? Non, il aime trop courir pour ça. Et il a besoin de cette intensité pour se mettre en confiance et briller ensuite ». Le programme de la Diamond League à suivre sur SFR Sport 1 10 juin : Stockholm 5 juillet : Lausanne 13 juillet : Rabat 21/21 juillet : Londres 18 août : Birmingham 30 août : Zurich 31 août : Bruxelles