F1 : McLaren, Norris… La franche autocritique de Daniel Ricciardo
Hugo Chirossel

Après deux saisons globalement décevantes, Daniel Ricciardo sera remplacé par Oscar Piastri l'année prochaine chez McLaren. L’Australien est revenu sur son expérience au sein de l’écurie britannique. S’il avoue avoir eu des difficultés à s’adapter à sa voiture, il a également exprimé certains regrets quant à sa manière de piloter.

La saison prochaine, Daniel Ricciardo va faire son retour chez Red Bull. Pas à la place de Max Verstappen, ni celle de Sergio Pérez, mais en tant que troisième pilote. L’Australien sort de deux années compliquées avec McLaren, où son compatriote Oscar Piastri prendra sa place en 2023. Invité dans le podcast The Fast Lane, Daniel Ricciardo est revenu, en toute franchise, sur son expérience au sein de l’écurie britannique. Il estime notamment avoir été trop dans le calcul et ne pas assez piloter au « feeling ».

« J'avais un genre de difficultés perpétuelles qui m'étaient très étrangères »

« Maintenant que la saison est terminée, j'ai l'impression d'avoir lentement mis ça de côté. Mais je suis certain que j'y penserai encore avec le temps, parce que c'est un peu… Je ne veux pas dire que c'est un mystère, mais j'avais un genre de difficultés perpétuelles qui m'étaient très étrangères. On a tous nos mauvaises courses, mais vu combien j'en ai eu et le niveau que ça atteignait parfois, comme être à une seconde au tour, j'étais perplexe. Déjà l'an dernier, lors de la trêve estivale, je me suis rendu compte que je pilotais très consciemment. Ce n'était plus naturel. J'avais un temps de retard. C'est là que je me suis dit : “Je crois qu'on essaie d'en faire trop” », a-t-il déclaré.

« Je me demande si on n'a pas trop analysé nos mauvais week-ends »

Daniel Ricciardo a poursuivi : « Une chose à laquelle je pense toujours, c'est ma toute première séance de qualifications avec McLaren. J'étais devant Lando (Norris), je ne connaissais pas encore vraiment la voiture. Je ne sais pas combien de fois je l'ai devancé en qualifications durant ces deux années, mais ça n'est pas arrivé souvent. L'avoir fait lorsque je pilotais probablement plus au feeling et à l'instinct, sans bien connaître la voiture, montre que c'était probablement là que j'étais le mieux. Ce n'est pas une attaque contre qui que ce soit ou quoi que ce soit. C'est juste que je me demande si on n'a pas trop analysé nos mauvais week-ends en se laissant entraîner dans une voie où l'on s'est dit "il faut commencer à piloter comme ci, ou régler la voiture comme ça". C'est sûr qu'à un moment donné on est allé trop loin et on s'est un peu trop perdu. »

« Elle a certainement exposé certaines de mes faiblesses »

Le pilote australien s’est ensuite demandé, « si on n'était pas allé aussi loin, est-ce que j'aurais résolu le problème ? ». Ce à quoi il a répondu : « Avec cette voiture, je ne le crois toujours pas. Elle a certainement exposé certaines de mes faiblesses. Je dois l'accepter. Mais je pense que l'on a probablement été en dessous de nos capacités en nous enfonçant très profondément dans tout ça à certains moments. C'est la vérité, surtout maintenant : les week-ends de Grand Prix sont tellement chargés, c'est très intense. On ne dispose que d'une certaine quantité d'énergie, qu'elle soit mentale, physique ou ce que vous voulez. Si on use un peu plus d'énergie mentale à essayer de trop analyser les choses, au moment de monter dans la voiture on est probablement déjà un peu HS. »

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