Cristiano Ronaldo traîne une image de beau gosse arrogant depuis ses débuts. Apparence ou réalité ?
Cristiano Ronaldo est le joueur de tous les excès. Celui qui vient d’inscrire le 300ème but de sa carrière a un ego qui semble difficile à canaliser. Comme lors du déplacement du Real à Zagreb en septembre dernier (0-1), lorsque CR7 se plaignait du traitement infligé par les arbitres à son égard : « Je suis riche, beau et fort. Les gens sont jaloux. Je ne vois pas d’autre explication ». La presse, elle, voyait surtout l’explication d’un melon surdimensionné… à rendre jaloux un Muhammed Ali.
« On lui demandait toujours si c'était lui le plus beau, le plus fort » - M. Silvestre
Mais le sportif a pour le moment toujours pris le dessus sur ces sorties de route verbales. Dès l’explosion de sa carrière à Manchester United en 2003, le talent exceptionnel du Lusitanien aux cheveux gominés a effacé les prémices d’une arrogance plutôt mal vue en Angleterre. Louis Saha, qui a côtoyé l’international portugais chez les Red Devils, tente d’expliquer l’attitude de son ancien coéquipier : « Cristiano Ronaldo voulait être une star, l’avait annoncé et a toujours travaillé pour être au summum. Son immense talent lui donne un air d’invincibilité ». Une assurance dont ses partenaires aimaient surtout bien s’amuser : « Dans le vestiaire, on en riait, explique Mikaël Silvestre, un autre Mancunien de l’époque. On le forçait à sortir de ses gonds. Cette arrogance, c'était plutôt une source d'amusement. Quand on le connaît bien on sait que ce n'est pas sa personnalité. On lui demandait toujours si c'était lui le plus beau, le plus fort, ainsi de suite. Il a un égo surdimensionné mais c'est ce qui l'a poussé à devenir l'un des meilleurs joueurs du monde ».
« Le voir s’entraîner devrait calmer toutes les critiques » - L. Saha
En étant si sûr de ses qualités, CR7 n’en a pas pour autant oublié le travail. Si le meilleur buteur du Real aime montrer sa cuisse en guise de célébration, c’est autant pour la forme galbée de ses muscles que pour adresser un message sur le travail accompli : « Le voir s’entraîner devrait calmer toutes les critiques concernant son image parfois arrogante, confirme Saha. Elle est ce qu’elle est mais dites-vous que peu de personnes dans le monde peuvent bosser autant que celui qui se proclame beau gosse, riche et l’un des meilleurs footballeurs ». On a quand même du mal à croire que celui qui assure enchaîner 3000 abdos par jour ne le fait que pour aller chercher un ballon de la tête. « Cristiano a un égo très développé et son attitude sur le terrain dégage cette arrogance, assure Pablo Polo, spécialiste du Real pour le quotidien Marca. Même s’il a changé un peu cette saison, il a grandi. Au départ, il n’y avait vraiment pas un bon feeling entre le public du Real et lui. Mais cette saison, je crois que Cristiano a compris comment fonctionnait Bernabeu et le public a compris quelle était la personnalité de CR7. Il y a eu des efforts dans les deux sens ».
Une façade ?
Nul n’est prophète en son pays… sauf Cristiano Ronaldo. Si l’attitude arrogante du Lusitanien est très souvent critiquée dans les médias espagnols et par certains supporters, le Portugal semble plus que tolérant avec son idole du pré vert : « Ici, j'ai la conviction que son succès sportif efface ses failles en tant qu'humain, explique André Morais, journaliste pour O Jogo. Inconsciemment, toutes ses attitudes sont excusées. Un autre joueur qui ferait les mêmes choses serait très critiqué. Je pense aussi que son côté très famille le rapproche du peuple portugais. On le voit souvent avec sa mère, ses sœurs. Les gens se sentent proches de lui ». Et ses coéquipiers aussi, comme l’explique Silvestre : « Ronnie c'est quelqu'un de très attachant. Donc oui on en rigolait, mais au jour le jour il n'est pas agaçant, ça va ». Derrière cette assurance arrogante se cacherait donc un homme. Tout « simplement ».