620 millions de téléspectateurs et 100 000 spectateurs ont assisté au 161e Clasico, dominé outrageusement par le Barça. Les certitudes de José Mourinho en ont pris un sacré coup.
Comment s’est comporté Mourinho ? Provocateur après la qualification de l’Inter Milan la saison passée en Ligue des champions au Camp Nou, Mourinho a été plus discret cette fois-ci. Le regard souvent plongé dans son calepin, il a pris un bon paquet de notes mais s’est tout de même levé de son banc pour gueuler sur sa défense lors du deuxième but barcelonais, œuvre de Pedro sur une offrande de Villa (19e). Il a également eu un geste d’humeur, se moquant de Messi, lorsque celui-ci a fait du théâtre après s’être fait 'moucher' par Carvalho (43e).
Au-delà de son comportement sur le banc, ce sont ses certitudes qui ont été affaiblies sur ce match. Il avait décidé de montrer au Barça qu’il pouvait lutter avec son onze type assez joueur (hormis Higuain) en titularisant Ozil. Mais l’Allemand a été transparent. La preuve, Lass Diarra l’a remplacé à la pause pour apporter du muscle à l’entrejeu, chose qui a manqué pendant la première période, notamment sur le premier but de Xavi (9e). Là aussi, la stratégie n’a servi à rien. José a donc eu faux sur toute la ligne.
Messi a-t-il vaincu sa malédiction ? En 8 matches disputés contre le Real, Messi avait marqué 7 buts. Seul hic, le prodige argentin n’a toujours pas marqué contre une équipe entraînée par José Mourinho en 8 tentatives (4 contre Chelsea, 3 face à l’Inter Milan et 1 devant le Real). La malédiction a failli prendre fin lorsqu’il a allumé une frappe lobée terminant sur le poteau (5e). Positionné assez bas, il a plus décroché que d’habitude pour prendre de la vitesse devant les «tanks» Carvalho et Pepe. Avec son talent, il a distribué deux passes décisives mais il est passé pour un mauvais acteur après un accrochage avec Carvalho (il est tombé comme une mouche sur le gazon). Dommage mais quel joueur énormissime.
Benzema s’est-il illustré ? Titulaire en raison de la blessure de Higuain, Benzema n’a eu que peu de temps pour se préparer. Loin du niveau de ses dernières sorties, l’international français s’est fait bouger par son chien de garde Puyol. D’emblée, il a manqué de vivacité sur une passe en profondeur de Ronaldo alors qu’un simple coup de rein semblait suffire (15e). Il a clairement manqué de rythme, de précision et de mobilité, s’enfermant trop souvent dans l’entonnoir. Il a toutefois décidé de descendre d’un cran et sur les côtés pour toucher le cuir et a, du coup, été plus utile dans les taches défensives. Peu inspiré dans ses appels, dans ses courses.
Ronaldo a-t-il enfin marqué contre le FC Barcelone ? Non. En cinq confrontations avec le Barça (3 avec MU, 2 avec le Real), CR7 n’avait jamais marqué. Il y a deux ans, il s’est même permis de manquer un penalty en tirant à côté, au Camp Nou (voir vidéo). La sixième n’aura donc pas été la bonne. Pire, il est devenu officiellement l’ennemi public n°1 de l’Espagne après avoir bousculé maladroitement Guardiola, qui avait chipé le ballon sur une remise en touche. Cette «altercation» a failli être le départ d’une bagarre générale… Dommage parce que dans le jeu, le Portugais, éclipsé par Di Maria dans la créativité, a montré son omniprésence habituelle (dans le couloir droit) et aurait pu obtenir un penalty. Sans résultat.
Abidal a-t-il été au niveau ? Le latéral tricolore comptait se retrouver devant Di Maria mais a eu affaire à CR7 au dernier moment. La faute à un changement tactique de Mourinho, qui en a l’habitude depuis plusieurs matches. Vu la forme affichée par l’Argentin de l’autre côté, Abidal n’a pas perdu au change. Présent dans le jeu aérien, bien positionné en phase défensive, il a fait son match mais n’a quasiment jamais apporté le surnombre en attaque derrière Villa. Ses quelques tentatives ont été transparentes. A sa décharge, l’essentiel était déjà acquis.
Quel changement au classement ? Avec cette première défaite de la saison, la première sous l’ère Mourinho après 19 matches toutes compétitions confondues, le Real cède sa place de leader au grand rival barcelonais. Les Blaugrana sont désormais en tête de la Liga avec 34 points soit deux unités d’avance sur les Madrilènes. A noter que le Barça remporte ici son 5e Clasico consécutif.