Alors que François Hollande a confirmé jeudi le maintien de la taxe à 75%, Jean-Pierre Rivère -le président de l'OGC Nice- a estimé que cette impôt n'allait pas avoir l'effet escompté sur le long terme.
Jean-Pierre Rivère dresse un constat alarmant. Alors que les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 envisagent de ne pas jouer la prochaine journée pour manifester leur opposition à la taxe à 75%, François Hollande ayant décidé jeudi de la maintenir, le président de l'OGC Nice a confirmé que cette taxation symbolique allait réduire la marge de manoeuvre des clubs.
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RIVÈRE TACLE LES POLITIQUES « Certainement par le passé le football français a vécu au-dessus de ses moyens. Depuis 2-3 ans un gros effort a été accompli par les clubs pour revenir à cette notion d'équilibre. Il faut savoir que le football français s'inscrit dans un marché européen et mondial, a-t-il déclaré dans un entretien accordé à . Pour payer en France un joueur 600.00 euros bruts par an, nous avons des charges sociales à hauteur de 200.000 euros. En Allemagne pour un même salaire, c'est 12.000 euros. En Espagne, 18.000 euros. J'ai envie de dire au gouvernement : arrêtez de construire des stades pour l'Euro-2016. On dépense beaucoup d'argent public pour ces stades. Si c'est pour faire des enceintes pour trois semaines de compétition, c'est inutile. »
« LE FOOTBALL FRANÇAIS VA DEVENIR DE MOINS EN MOINS COMPÉTITIF »Interrogé sur les conséquences de l'application de cette taxation, Jean-Pierre Rivère s'est voulu alarmant : « Le football français va devenir de moins en moins compétitif. Il y aura un exode de joueurs et le spectacle sera de moins en moins attractif. L'opportunité de l'Euro était pourtant formidable. Il n'y a qu'à regarder en Allemagne : ils ont profité de la Coupe du monde pour rénover les stades et aujourd'hui ils ont une économie footballistique qui marche très bien. Cette taxe à valeur de symbole va dans un premier temps satisfaire la promesse électorale. Mais dans 2-3 ans, quand nous ferons les comptes, on constatera que cette taxe a rapporté beaucoup moins d'argent que ce qu'elle a coûté : moins de gros salaires, moins de charges sociales, moins d'impôts, moins d'affluence dans le stades. »