PSG : Gestion, turnover... Emery est encore la cible parfaite
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Au moindre petit accroc du PSG, Unai Emery est pointé du doigt. Alors quand le club de la capitale subit sa première défaite de la saison sur la pelouse de Strasbourg (1-2) sa gestion de l’effectif est vivement critiquée. Turnover ou non, ça ne convient jamais aux spécialistes. Un manque d’objectivité qui frise l’absurde.

La France du foot l’a célébré comme une fête nationale. Le Paris Saint-Germain a perdu son premier match de la saison à Strasbourg (1-2). Enfin, doivent se dire certains, enchantés que le petit promu ait terrassé le méchant très riche. Mais je ne vais pas m’attarder sur ce qui est pour moi un épiphénomène dans une saison. Les Strasbourgeois ont très bien joué le coup en défendant de manière cohérente et en marquant sur leurs deux seules occasions du match. Félicitations à eux. Pour le PSG, rien de grave ni d’inquiétant. Unai Emery avait fait tourner avant le choc contre le Bayern Munich comme les spécialistes le réclamaient haut et fort. On a vu le résultat. Mais ces mêmes spécialistes trouvent le moyen de lui reprocher. La mauvaise foi absolue.

Emery a trouvé un vrai onze

Voyons le côté positif, Unai Emery dispose de certitudes concernant son onze de départ. Les remplaçants ayant confirmé que les titulaires étaient actuellement meilleurs. Et pourtant, il a beaucoup été reproché au technicien espagnol de trop peu faire tourner son effectif. Un comble quand on sait que la concurrence est le maitre-mot de sa méthode d’entraînement. Mais surtout, comment demander à un entraîneur de se passer de l’un des membres d’une attaque si prolifique ? Il a toutefois choisi de le faire au cœur d’un enchaînement important de matches avec notamment une journée de Championnat en semaine, et avant un match décisif contre le Bayern Munich. Mais là encore ça ne va pas ! On lui reproche désormais d’avoir trop fait tourner ! Raisonnement ahurissant qui prouve bien que quoi que fasse Unai Emery, il aura tort. Venant d’un pays où les spécialistes placent Pascal Dupraz sur un piédestal après une causerie d’avant-match, qui trouve le moyen de faire passer Marcelo Bielsa pour un comédien et Unai Emery pour un gestionnaire médiocre, plus rien ne m’étonne. Un peu d’objectivité et surtout de logique ne feraient pas de mal.

On ne l’y reprendra plus

Pour parler du terrain, une chose est sûre, les remplaçants ont donné raison à Unai Emery. Angel Di Maria, titulaire contre Troyes et Strasbourg, avait une occasion en or de se mettre en valeur. Mais c’est raté. Fantomatique durant les deux rencontres, le Fideo a raté à peu près tout ce qu’il a tenté. À tel point qu’on se demande où est passé le Di Maria qui éteignait le Barça et l’AS Monaco en finale de la Coupe de la Ligue. Javier Pastore a également semblé un peu perdu lors de ses deux titularisations consécutives. Malgré quelques éclairs de génie dont il a le secret, le Flaco n’a pas marqué de points non plus. Par conséquent, les faits poussent Unai Emery à utiliser ses titulaires en puissance qui pour le moment offrent un rendement infiniment supérieur au PSG. Et si certains pensent que c’est une bonne chose, c’est tout l’inverse. Certes Emery a de vraies certitudes, mais ne pas pouvoir s’appuyer sur une concurrence forte peut poser un vrai problème sur le long terme. À moins qu’il ne décide de relancer certains joueurs qui ont totalement disparu des radars, à l’image d’un Lucas Moura qui fera difficilement pire qu’Angel Di Maria...

De vrais cadres se dégagent

En revanche, certains joueurs démontrent qu’ils sont indispensables. Malgré les critiques dont il est la cible depuis de longs mois, Thiago Silva reste le patron de cette défense. Omniprésent dans les duels et crucial pour le positionnement de sa défense, O Monstro est indispensable. Et que dire d’Edinson Cavani... Le Matador est irremplaçable dans cette équipe. Plutôt que de voir l’aspect négatif, tirons le positif du travail d’Unai Emery qui a donc réussi à dégager un onze titulaire très fort et réussissant à faire s’entendre les trois de devant tout en bâtissant un milieu de terrain d’une redoutable complémentarité et une défense très solide. Avant d’aborder le match contre le Bayern Munich, l’essentiel est bien là. Il sera temps de reparler des remplaçants cet hiver à l’occasion du mercato. Pour une fois, les absents n’avaient donc pas tort et ont prouvé qu’Unai Emery avait des raisons de ne pas les aligner. Ce n’est pas juste pour contredire les critiques. Son objectif est de faire gagner le PSG, il aligne donc les meilleurs. Et pour l’instant ça fonctionne.

@Arthur_Montagne

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