Qu'on se le dise, la concurrence prônée par Unai Emery en début de saison est aujourd'hui inexistante. Et c'est Adrien Rabiot qui en est la première victime.
Oubliez la concurrence, Unai Emery opte désormais pour la stabilité. Et pourtant, lors de sa présentation et du détail de sa méthode l'été dernier, le technicien basque avait fait de la concurrence son maître mot en martelant « que tous les joueurs sont égaux ». En somme, les meilleurs joueront. Une bien belle vision de la méritocratie qui a enchanté tout le monde lors des premières semaines de l'Espagnol à Paris. Que cette époque semble lointaine...
Rabiot c'est pour quand ?
Demandez à Adrien Rabiot ce qu'il pense de la concurrence. Excellent depuis plusieurs semaines, le Français est probablement le milieu de terrain parisien le plus régulier et le plus performant depuis le début de saison. Excellent au Parc des Princes contre le FC Bâle (3-0), le Français a été très bon lors de son entrée en jeu contre le LOSC (1-0). Et pourtant, sur la pelouse des Suisses mardi, il était encore remplaçant et s'est de nouveau montré décisif après son apparition sur la pelouse en offrant le but de la victoire à Thomas Meunier (2-1). Des performances qui ont même convaincu Didier Deschamps de l'appeler en équipe de France à un poste très légèrement soumis à la concurrence.
Les cadres prennent le pouvoir
Le sélectionneur des Bleus, adepte de la notion de groupe s'est même passé de l'un de ses « chouchous » en écartant Yohan Cabaye pour faire de la place à Adrien Rabiot. Alors pourquoi Unai Emery n'en fait pas un titulaire en puissance ? Compte tenu des choix effectués, il est difficile d'écarter l'hypothèse de l'influence des cadres. Depuis la fameuse prise de position des patrons du vestiaire parisien (Thiago Silva, Thiago Motta, Maxwell et Matuidi), Thiago Motta ne sort quasiment plus du onze et semble installé comme sous l'ère Laurent Blanc, mais avec quelques années en plus. Pour réussir à Paris, Emery préfère avoir les anciens de son côté et gérer plus facilement le vestiaire.
Les victimes sont nombreuses
Et Adrien Rabiot n'est pas la seule victime des choix politiques d'Unai Emery. Grzegorz Krychowiak, pourtant un cadre du technicien basque au FC Séville, ne joue pas non plus, sauf pour dépanner... en défense centrale. Même les plus fidèles lieutenants d'Emery dans le passé sont laissés sur la touche. Une situation qui fait écho aux choix offensifs de l'entraîneur espagnol qui s'obstine avec Angel Di Maria et Lucas au détriment de Jesé et Hatem Ben Arfa qui n'ont le droit qu'à une dizaine de minutes par-ci par-là. Là encore, Unai Emery envoie un message, il ne voulait pas de Ben Arfa, et n'hésite pas en s'en passer. Mais ça on commence à s'y habituer. La concurrence c'est du passé. Le turnover, c'est pour les blessés. Les remplacements, c'est uniquement dans les derniers instants. Bref Unai Emery nous rappellerait presque... Guy Roux ! @Arthur_Montagne