PSG : Di Maria, Blanc… Emery se renie et il a raison !
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Si la performance contre le LOSC n’a rien de transcendant, il y a du mieux. Il faut dire qu’Emery commence à prendre la mesure du PSG et de la Ligue 1.

Le Paris Saint-Germain s'est donc imposé face au LOSC (1-0) sans convaincre, mais en proposant toutefois quelques séquences de jeu plus intéressantes que contre l'OM (0-0) la semaine dernière. Et pourtant le verrou lillois fut long à faire sauter. Il faut dire que Frédéric Antonetti avait aligné neuf joueurs à vocation défensive. Une composition avec encore moins d'ambition que celle de Rudi Garcia au Parc des Princes. Il fallait le faire ! Mais Unai Emery va devoir s'y faire. À de rares exceptions près, il vivra cela tous les week-ends en Ligue 1.

Emery doit trouver des solutions

C'est pourquoi Unai Emery va devoir se montrer moins prévisible. Son onze de départ évolue très peu depuis plusieurs rencontres, notamment dans le secteur offensif où le trio Di Maria-Cavani-Lucas semble solidement installé sans donner entière satisfaction. Et pourtant, contre le LOSC, comme contre l'OM, le technicien basque a attendu les dix dernières minutes pour faire entrer Hatem Ben Arfa et Jesé, qui ont encore une fois eu un apport intéressant en fin de match. Si Di Maria a été plus à son aise, pourquoi laisser Lucas si longtemps surtout à quelques jours d'un match crucial en Ligue des Champions ? Les deux recrues estivales doivent commencer à se poser la même question...

Les limites de la méthode Emery...

Unai Emery commence donc à découvrir la Ligue 1 et ses charmes. Des défenses ultras regroupées, des entraîneurs sans ambition de jeu... Ça lui change de la Liga ! Mais surtout, le FC Séville était beaucoup moins attendu que le PSG ne l'est en France. Par conséquent, tous les éléments qui font partie de sa méthode commencent à être difficilement applicables. Tout le monde a compris l'importance des latéraux dans son système. Les espaces pour Kurzawa et Aurier, impressionnants en début de saison se sont refermés. Cela devient trop prévisible. Quant au pressing intensif à la perte du ballon, il devient quasiment inutile contre des équipes qui cèdent le ballon aux Parisiens au moins 70% du temps et qui refusent de sortir.

Faire du Blanc pour s'adapter à Ligue 1 ?

Par conséquent, Unai Emery doit trouver des solutions pour rendre son jeu moins prévisible et plus diversifié. Entre l'utilisation des latéraux et les appels, certes excellents, mais toujours similaires de Cavani, les équipes de L1 s'adaptent rapidement. Ibrahimovic offrait plus de diversité au jeu par ses capacités à décrocher pour organiser le jeu tout en étant très présent dans la surface adverse. Et si le Suédois n'est plus là, le PSG d'Emery à de plus en plus de similitudes avec celui de Blanc. La première chose est évidemment la possession toujours aussi impressionnante et l'utilisation beaucoup moins récurrente du jeu vertical pourtant prônée par Emery. On retrouve également le redoublement de passes dans le trio au milieu tout comme l'importance de Thiago Silva dans l'organisation du jeu.

Di Maria : le repositionnement qui change tout

L'utilisation d'Angel Di Maria diffère également depuis quelques rencontres. Celui qui était cantonné au côté gauche a eu beaucoup plus de liberté contre le LOSC, évoluant sur le papier à droite, mais presque comme un meneur de jeu. Et ce n’est pas un hasard s’il a réalisé son meilleur match de la saison en délivrant une passe décisive et en se voyant refuser injustement un but. Emery est donc en train de comprendre que sa méthode ne sera sûrement pas applicable contre les trois quarts des équipes de L1 et cherche des solutions. On pourrait donc voir, encore plus que les saisons précédentes, un PSG version Ligue 1 et un en mode Ligue des Champions, où le jeu est plus ouvert et se prête donc plus au style Emery. Quoi qu'il en soit, s'il ne change pas encore les hommes, le technicien basque commence tout de même à faire évoluer son système, quitte à se rapprocher de celui de Blanc. Et cela pourra bien être la clé de la réussite…

@Arthur_Montagne

Articles liés