Le poste de gardien de but est sans doute le plus difficile dans le monde impitoyable du football. Héros un jour, fautif le lendemain. Voilà à quoi peut ressembler le quotidien d’un gardien. Steve Mandanda a une technique bien particulière pour rebondir après une erreur.
Champion de France en 2010, vainqueur de Coupe de la Ligue, membre régulier de l’équipe de France… A 27 ans, Steve Mandanda a vécu de belles choses dans sa carrière mais aussi de moins bonnes. La première partie de saison est d’ailleurs à l’image de sa carrière : beaucoup de hauts et quelques bas. Les hauts, c’est ce match face au LOSC (1-0) pendant lequel il effectue des arrêts de grande classe sur sa ligne ou encore contre Brest où il s’est imposé dans les airs, histoire de faire taire les critiques. Le bas, c’est avant tout ce match face à Valenciennes (4-1) où l’OM s’est inclinée pour la première fois de la saison avec en prime une boulette qui a fait le tour du monde. Dans les colonnes du Parisien, Nicolas Nkoulou, autre taulier de la défense olympienne, s’est montré élogieux envers son capitaine : « Nos performances ratées l’ont été au niveau collectif. Steve est aussi un humain, qui commet des erreurs. Le football n’est pas une science exacte, juste un jeu où celui qui commet le moins d’erreurs est mis en avant. Avoir Steve dans mon dos, c’est une assurance totale ! J’ai une sacrée confiance en lui. Quand il faut être là, il est là ».
Une remise en question permanente
Tout au long de sa carrière, le natif de Kinshasa (RD Congo) a vécu le quotidien impitoyable du gardien de but. De sa place de n°1 en équipe de France perdue au profit de Lloris, à ses grands matchs en Ligue des champions, il a tout connu. Mais il n’a jamais sombré. Nicolas Dehon, son mentor au Havre puis à l’OM, a évoqué pour le Parisien la méthode Mandanda : « Le risque de s’installer dans un système de routine existera toujours, mais Steve réagit vite à une erreur, ses performances ne vont pas plonger dans la durée. Il a eu une période difficile. Il sait se remettre en question, je le vois rien qu’à ses échauffements d’avant-match, où il innove, varie. Quand il souffre, il se fixe des leviers psychologiques, des objectifs perso : une série de matchs à réaliser sans prendre de buts, un nombre plus élevé de sorties aériennes, un pourcentage d’interventions ou de dégagements réussies ». Il est bien loin le Mandanda qui faisait ses débuts en Ligue 1 à Caen après la blessure de Carasso. Plus matûre et serein, il prend du recul et analyse chacune de ses performances pour toujours faire mieux. Le duel avec Lloris ? Du passé comme l’a exprimé son agent en comparant le gardien de Tottenham et son protégé avec Pepsi et Coca-Cola. Une métaphore qui plaît à Mandanda : « Qui est Pepsi ? Qui est Coca ? Cela dépend du goût des gens ».