Jean Michel Aulas énerve. Arrogant, râleur, sûr de sa force, le président de l’OL s’est attiré, au fil des années, inimitiés et critiques. Cette image, forgée à mesure que l’OL gravissait les échelons jusqu’au sommet de la Ligue 1, est assez proche de ce qu’est réellement l’homme de pouvoir. Son parcours singulier, détaillé par le magazine Capital, en témoigne.
Aulas, prof de gym Fils d’enseignants, le jeune Jean Michel ne fera pas dans l’originalité. Il rêve de devenir prof de gym et de suivre ses parents sur la route qui mène à l’Education Nationale. Tour à tour instructeur de voile puis moniteur de ski, il joint l’utile à l’agréable pendant ces jobs de vacances. Mais comme un footballeur contraint d’arrêter sa carrière en raison d’une grosse blessure, Aulas voit son avenir se briser en même temps qu’une de ses vertèbres. Tant pis, il deviendra millionnaire.
Aulas ou le « Che » lyonnais Devenu étudiant en informatique puis en communication, Aulas sent la fièvre révolutionnaire s’emparer de lui. Lorsque les événements de mai 68 pointent le bout de leur nez, il n’hésite pas à quitter sa province rhodanienne pour rejoindre Paris et participer à la vindicte. Membre du syndicat étudiant UNEF, il devient un orateur de choix à son retour, lors des réunions animées des amphis lyonnais. Et puis, le mouvement s’estompe, l’engagement de Jean Michel aussi.
Aulas, de patron de PME… Pas encore diplômé, il veut créer son entreprise de développement de logiciel à seulement 19 ans. Mais la majorité gaullienne est encore fixée à 21ans. Le précoce demande donc à être émancipé et peut finalement mener à bien son projet. Le succès étant au rendez vous, Jean Michel Aulas revend son affaire pour 70 fois le capital de départ. Pas une fortune, mais la réussite de ce premier projet l’incite à persévérer dans le monde des affaires. Alors, il recommencera.
… A patron boursier Aux commandes de la CEGID, Aulas fait fructifier ses compétences et son carnet d’adresses. L’entreprise s’agrandit jusqu’à compter plus de 1000 salariés et se retrouver cotée à la bourse de Lyon. Aulas devient riche et gère ce business jusqu’en 2007, date à laquelle il revend la société pour s’occuper pleinement de l’OL. A regarder les statistiques de l’OL depuis, peut être n’aurait-il pas du…
Aulas, tropézien dans l’âme « JMA » adore la petite ville de la côte d’azur. Et « squatte » le vieux port dès qu’il en a l’occasion. Parrain officiel du club de pétanque local qu’il finance, ancien résident des plus beaux hôtels de la région, Jean Michel s’est offert une villa pour disposer d’un pied à terre plus personnel. Surtout, Saint Trop’ constitue la destination favorite du président pour emmener ses joueurs se reposer et y disputer de temps à autre un match amical contre l’Union Sportive. Qui a dit que Jean Michel Aulas n’était pas un mec cool ?
Par Raphael Gaftarnik