OL : Bisevac-Lovren, plus forts que la guerre
La rédaction

Milan Bisevac et Dejan Lovren devraient former la charnière centrale de Lyon, cet après-midi face à Ajaccio. Ou quand un Croate et un Serbe s’associent, s’apprécient, sans se soucier de la haine, vivace, qui perdure entre les deux pays.

La Yougoslavie a éclaté dans les années 90 et laissé place à plusieurs pays, dont la Croatie et la Serbie. Plus de vingt ans sont passés, mais entre ces nations, la tension est toujours palpable. Les deux défenseurs de Lyon, Bisevac le Serbe, et Lovren le Croate, font table rase du passé. Au moment des négociations avec l’OL, Lovren avait même appelé l’ancien parisien pour lui dire tout le bien qu’il pensait de leur future association. Une lueur d’espoir, alors que l’antagonisme entre les deux nations est toujours d’actualité. Le Croate raconte, dans les colonnes du Parisien du jour : « Dans six mois, la Croatie et la Serbie s’affronteront (le 22 mars en éliminatoires de la Coupe du Monde 2014) et, là-bas, on en parle déjà. Tout le monde a été touché et on sait que ça se verra sur le terrain. Ce match sera comme une petite guerre et il y aura beaucoup de fautes. Maintenant, pour Milan et moi, ce n’est pas pareil. On ne parle jamais de ce qui est arrivé. Nous portons le même maillot et nous sommes des amis ». 

« Certains n’acceptent pas que je sois gentil avec un Serbe »

Mais Lovren reste réaliste, et se doute bien que leur amitié naissante ne changera pas, malheureusement, les mentalités : « Nous représentons un bon exemple pour les gens qui nous voient, mais tout le monde n’est pas pareil. Les rancœurs existent depuis vingt ans et resteront encore longtemps. Certains n’acceptent pas que je sois gentil avec un Serbe… Je peux comprendre, chacun est différent ». Vahid Halilhodzic, le technicien bosniaque, est moins catégorique que Lovren. Pour l’actuel coach de l’Algérie, le sport, et le foot, peut adoucir les deux camps : « C’est la meilleure façon de montrer aux habitants d’ex-Yougoslavie qu’on peut vivre ensemble et faire les choses ensemble. Le sport a une influence énorme sur la société. Il peut amener beaucoup pour éviter de rehausser les tensions. Ce sont de petits pas vers la réconciliation, alors que la propagande fasciste continue là-bas ». Dans cette période où les footballeurs sont montrés du doigt pour leur comportement, la paire Lovren-Bisevac peut être hissée au rang d’exemple.