Robin Leproux affirme avoir frappé fort en supprimant les déplacements officiels de supporters. La balle serait dans le camp des autorités publiques. En partie certes. Mais comme sur le terrain, le PSG n'assume pas ses responsabilités. Et ce laxisme dure depuis deux décennies.
«Deux mois avant ma prise de fonction, je faisais un courrier officiel pour que l’on essaye en amont de progresser (avec les supporters). Maintenant, il ne s’agit plus de progresser. Il s’agit d’appliquer des méthodes extrêmement strictes qui nous permettent de nous débarrasser des gens qui viennent se battre au Parc des Princes.» La phrase est signée ce mardi de Robin Leproux, président du PSG. Un homme donc en mesure de faire ce constat depuis de longs mois et surtout d’y apporter les réponses indispensables.
Mais comme toujours au PSG, la peur du supporter a prévalu. Robin Leproux a reconnu que le PSG doit prendre une responsabilité dans les violences de dimanche. Voici les hommes qui doivent plaider responsables et coupables.
Jean-Philippe d’Hallivillée : Responsable de la sécurité
«Le PSG a tout mis en place pour ouvrir de nouveau le dialogue avec ses supporters. Un moyen d'impliquer véritablement ceux-ci dans les projets du club. Et de les revaloriser». Des propos touchants tenus en 2006 peu après sa prise de fonction. Parler, c’est le truc de cet ancien directeur de la communication du PSG. Agir moins. Il est accusé de complaisance avec les supporters comme en témoigne le bureau mis à disposition, au siège du club parisien, il y a encore peu à un représentant d’un groupe de supporters.
Jean-Philippe d’Hallivillée sait que la gestion des ultras est «casse-gueule» et il n’a aucune intention de risquer son poste voire sa carrière en s’opposant fermement aux supporters. Gênant pour un directeur de la sécurité.
Philippe Boindrieux : Directeur général
Ceux qui le côtoient décrivent un homme de l’ombre, introverti. A trop rechercher le calme, on vous oublie. Dommageable pour un directeur général qui assurait avoir expérimenté dans la douleur «un condensé de ce qu'est le PSG, l'extra sportif venant prendre le dessus sur le terrain» lors de la mort de Julien Quémener. Il n’a visiblement rien retenu de ce triste épisode, sa voix étant inaudible auprès des supporters et ses actions dans ce domaine inexistantes.
Robin Leproux : Président du PSG
Comme tous ses prédécesseurs, il assure tout mettre en œuvre pour vider le Parc de ses ultras violents. Comme tous ses prédécesseurs, il n’est pas passé aux actes. Fier de son dispositif de sécurité, le PSG n’est jamais allé très loin dans l’identification des fauteurs de troubles. A Robin Leproux de mener cette fois une politique courageuse en fichant chaque supporter au comportement délictueux dans le stade et en les présentant à la police.
Les présidents successifs du PSG
Accabler uniquement l’actuelle direction du club serait injuste. Au début des années 90, le PSG embauche deux membres des Kops pour s’assurer la paix sociale. Le début d’un engrenage vicieux dont Paris n’arrive plus à se sortir.
Lors de la saison 2004/2005, Jean-Pierre Larrue, alors directeur de la sécurité, avait mis en place des dispositifs très stricts. «A chaque fois qu'une infraction était constituée, je résiliais l'abonnement et je m'assurais que l'individu concerné ne puisse pas se réabonner la saison suivante, expliquait cet ancien policier au Parisien. Je voulais les éliminer en trois ou quatre ans, on ne m'en a pas laissé le temps.» Il sera limogé en 2005 sous la pression des… supporters.