À 34 ans, Florent Balmont fait partie des meubles de la Ligue 1. En exclusivité pour Le 10 Sport, le milieu de terrain du LOSC se confie sur l’évolution du football français et aussi son caractère bien trempé.
Comment expliquez-vous votre longévité dans le football ?
Le cocon familial y fait énormément. L'hygiène de vie, aussi. J'adore la bonne bouffe, le bon vin ! Je ne suis pas le professionnel qui boit de l'eau tous les jours. Je suis plutôt épicurien. Chacun à sa méthode pour durer, la mienne c'est celle-là. La bonne bouffe lyonnaise, le bon vin. Je fais attention, après, mais je profite bien à côté. Une bonne bière après les matchs, je pense que ça fait avancer parfois ! Et je pense que j’ai encore quelques saisons dans les jambes.
Justement, avez-vous la sensation qu’à partir de 30 ans, on considère que les joueurs sont périmés?
Oui, on a un blocage par rapport à ça en France, mais ça fait longtemps. Quand on passe la trentaine, on a l'impression que ça y est, c’est la fin. Alors que je pense, et beaucoup de joueurs vous le diront, que c'est à cet âge-là qu'on est le plus mûr et le plus posé dans son jeu. Les joueurs sont plus expérimentés, gèrent plus le métier, les matchs, il y a une stabilité familiale aussi généralement.
On parle souvent de votre forte personnalité sur le terrain. C’est quelque chose que vous cultivez ?
C'est vrai que je n’ai pas un caractère facile sur le terrain, et même en dehors. Même si j'ai appris à me calmer, j'ai toujours ce tempérament nerveux, sanguin. Mes enfants commencent à le prendre aussi donc ce n’est pas bon ! J’essaie de les calmer...
Vous ne les calmer pas par des coups de tête quand même...
(rires) Non, non, ça va, pas encore. Ils sont encore petits. Non, mais j’ai ce côté nerveux même si je me suis plus assagi qu’avant et que je sors moins de mes matchs. Après, parfois, il y a le fil rouge et le fil bleu qui se touchent et là ce n’est pas bon. Mais je suis mauvais perdant, ça c’est clair. Et ça depuis tout petit. Je déteste perdre.
Et dans le football actuel, vous trouvez que ça manque de personnalités?
C'est vrai qu'avant j'ai connu des joueurs où il y avait du piment sur le terrain. Les Cyril Rool, les Jeunechamp... Vraiment des super gars en dehors mais sur le terrain des mauvais perdants, des sanguins. Ça donnait du piment au championnat. De jouer avec des joueurs comme ça c'était top. Aujourd’hui, il y en a moins.
Les discours, les déclarations des joueurs semblent aussi plus insipides, plus policés...
C'est vrai que c’est peut-être moins sincère qu'avant. Avant, le joueur qui voulait dire quelque chose, il le disait. Aujourd'hui, il fait plus attention aux retombées qu'il peut y avoir derrière. C’est une des contreparties de la médiatisation.