La prochaine saison sera celle de tous les dangers. Cinq défis sont déjà à relever pour Montpellier qui, à peine champion de France, doit déjà se remettre au travail.
Remplacer Giroud Olivier Giroud sera très courtisé cet été. Louis Nicollin aura bien du mal à conserver son attaquant et le MHSC doit déjà penser à sa succession. Pour Anthony Costard, agent de joueur, Montpellier dispose toutefois du recruteur idéal : « Bruno Carotti est quelqu’un de très professionnel. Il n’est pas étranger à la réussite de Montpellier et je peux vous dire, qu’il n’a pas attendu de savoir que Giroud était courtisé, pour préparer l’avenir », nous confie-t-il. « D’aprèsmoi, ils vont retenter des paris comme Giroud, en allant chercher un ou deux très bons attaquants en Ligue 2. Mais ils auront aussi la possibilité financière de se pencher sur le cas d’un attaquant plus expérimenté. » Gaëtan Charbonnier (Angers) nous confiait récemment être en contacts avec le club héraultais. Le retour de Victor Hugo Montaño (Rennes) ou les piste menant à Yannick Sagbo (Évian) et André-Pierre Gignac (Marseille) sont aussi dans l’air du temps.
Attention : Fin de cycle ! Gare à la gueule de bois ! L’après-titre est souvent difficile à gérer pour les entraîneurs et René Girard va devoir éviter la fin de cycle. Cela passera par le recrutement de nouveaux éléments, mais aussi par le renouvellement de certaines de ses méthodes. « La saison dernière, Montpellier avec pratiquement ce même groupe aurait pu descendre avec deux journées supplémentaires. Le fait qu’ils aient fait ce qu’ils viennent de faire, c’est le signe que René a su relancer ce groupe », déclare Rolland Courbis. « Le discours, je pense que René l’a déjà renouvelé, juge le consultant. Ce n’est pas au bout de trois ans que tu le fais. C’est tous les mois, voir tous les trimestres ». Une chose est sûre en tout cas : si ses joueurs devront confirmer leur excellente saison l’an prochain, Girard ne sera pas en reste non plus.
L’équilibre financier Pour les dirigeants héraultais, l’été 2012 sera celui de toutes les tentations. Avec la Ligue des Champions à disputer, Montpellier va devoir se renforcer. Mais les risques financiers devront être minimisés pour envisager l’avenir sereinement. Pour Rolland Courbis, les amoureux de la Paillade peuvent néanmoins dormir tranquille : « Je ne me fais pas de souci. Loulou gardera les pieds sur terre. Trois ou quatre joueurs vont arriver. D’autres vont être augmentés, mais il n’y aura pas de folies, avec des salaires astronomiques, qui vont plomber les finances du club. Ce n’est pas dans les habitudes de la maison », lâche le consultant. Côté renforts, Montpellier devrait en effet recruter malin. En Ligue 2, Anthony Knockaert (Guingamp) et Gaëtan Charbonnier (Angers) sont dans leur viseur. Le club s’est aussi renseigné sur les cas de Sylvain Marveaux (Newcastle), dans le cadre d’un prêt, et sur celui de Tino Costa (Valence), qui pourrait être libéré pour moins de 5 millions d’euros.
Garder son âme Montpellier Hérault Sporting Club d’accord, mais la Paillade avant tout ! Depuis des années, le club puise sa force dans cet esprit familiale, symbolisé par son président fantasque. Le titre de champion de France ne devra pas faire disparaitre cette identité. « Le seul danger, c’est de vouloir changer ça », prévient Robert Nouzaret, ancien du club. « Le fonctionnement, l’harmonie entre les personnes, les résultats…Ils sont arrivés à un tel niveau cette année… Je pense qu’ils sont proches de la perfection et cet état d’esprit qui a toujours fait la force du club a encore été l’une des clés de leur réussite cette saison », poursuit-il. « Quand ça marche, il ne faut pas vouloir tout changer. Prenez l’exemple d’Auxerre et de Nantes, qui avaient de vraies identités. Certains ont voulu changer ça, on voit aujourd’hui où ils en sont », conclut l’ami de Louis Nicollin.
Gérer la Ligue des champions Des champions qui explosent la saison suivant son titre, la Ligue 1 en compte quelques exemples. Auxerre, dernière écurie passée à la moulinette, aura le temps d’en témoigner en Ligue 2… « Je ne suis pas inquiet pour Montpellier, rassure notre consultant, Daniel Bravo. Le club est construit sur une base solide, avec un centre de formation et un état d’esprit. Je ne vois pas cet équilibre s’envoler du jour au lendemain, même en jouant la Ligue des champions. » L’épreuve européenne aura forcément des conséquences sur la formation de René Girard, son travail consistera simplement à limiter les dégâts. Et à écouter Rolland Courbis, ç’aurait pu même être pire : « Cela fait moins de mal que la Ligue Europa, qui elle, t’oblige à jouer le jeudi soir. La Ligue des Champions, c’est un plaisir et une récompense. » À consommer sans modération, mais pas sans réfléchir.
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