Suite au décès de Yann.L cette nuit, la Secrétaire d'Etat aux Sports a annoncé dans un communiqué que tout le monde devait se sentir concerné par la lutte contre le hooliganisme. Mais n'est ce pas l'Etat qui possède la plus grande part de responsabilité?
Après la mort cette nuit de Yann.L, le supporter parisien tabassé lors des affrontements entre les supporters franciliens lors de PSG-OM, Rama Yade a vivement réagi: « Le pire est arrivé. C'est une victoire pour la barbarie et une défaite pour le sport, la fraternité, la civilisation", écrit dans un communiqué la secrétaire d'État aux Sports. "Quelles que soient les circonstances, quel que soit le contexte, les auteurs de ces agressions épouvantables doivent être punis avec la plus grande sévérité.L'intransigeance est la seule réponse possible.
La sécretaire d'Etat aux Sports estime aussi que les pouvoirs publics ne doivent pas être seuls pour régler le problème. "Je l'ai dit aux dirigeants du PSG lorsque je les ai reçus. Ils doivent refuser la fatalité et, avec la Ligue de football professionnel et la Fédération française de football, appuyer sans réserve l'action des pouvoirs publics pour clore avec la plus grande fermeté ce cycle de la violence. C'est la survie du club qui est en jeu. Chacun doit se sentir concerné et en premier lieu les dirigeants de l'ensemble des clubs. Cela prendra peut-être du temps. Mais notre détermination ne faiblira pas. »
L'Etat responsable?
Un discours habituel dans la bouche des politiques après ce genres d'événements. Dispachant les responsabilités, Rama Yade en appelle à tous les acteurs du club parisien et du football français, sous-entendant qu'ils étaient plus ou moins résignés. Même si les événements se sont déroulés aux abords du Parc des Princes, c'est pourtant les forces de police qui devaient assurer la sécurité de ce derby autour du stade. Le nombre imposant de CRS n'a pourtant pas suffi à calmer les hooligans lors de cette triste soirée du 28 février.
Le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) a d'ailleurs rappelé le rôle des pouvoirs publics, pressant surtout le gouvernement «d'éradiquer le hooliganisme» en multipliant les IDS, les interdictions de stade. «Il appartient aux pouvoirs publics, et en tout premier lieu au ministre de l'intérieur, de prendre l'ensemble des décisions qui s'imposent pour éradiquer le hooliganisme à Paris mais aussi partout ailleurs en France. L'arsenal législatif existe, notamment par le moyen des interdictions de stade de longue durée. Il est temps de l'utiliser fermement et dans la durée.»
L'Etat, qui assure faire tout son possible pour lutter contre le phénomène, a t-il sous-estimé le problème? Quand on sait qu'en plus, les Renseignements Généraux connaissent bien les meneurs de ces groupes violents et sont présents dans les kops de supporters, la responsabilité des débordements n'incombe t-elle pas dès lors à l'Etat? Ce dernier semble en effet incapable de mettre dehors ces hooligans, de connaitre leurs intentions et donc d'adapter ses dispositifs de sécurité en conséquence. Les pouvoirs publics ne devraient-ils pas favoriser une vraie prevention plutôt que la répression?
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