Clasico : Faut-il condamner Amalfitano ?
La rédaction

A chaque Clasico son affaire. Cette année pas de pénalty sifflé sur une simulation, ni d’ammoniac dans les vestiaires. C’est Morgan Amalfitano qui cristallise les attaques suite à sa gifle sur Blaise Matuidi. Du bruit pour rien ?

Tout le monde en parle. Un peu avant la mi-temps de OM-PSG, Amalfitano a giflé Matuidi. Comme cela arrive parfois. Sauf que cet incident s’est transformé en buzz, le joueur devenant l’exemple du mauvais garçon. Un jugement sans nuance, comme d’habitude pour ceux qui fautent après un tel match.

Un geste répréhensible, mais pas un crime Le problème ici est de savoir si le milieu de terrain de Marseille est victime de ce match, de son atmosphère, de sa médiatisation et donc de l’effet grossissant de tout ce qui s’y passe. Oui, Amalfitano a été limite durant la première mi-temps, oui le joueur a giflé son adversaire à la pause, mais quelle est la réelle importance de ce geste ? La commission de discipline de la LFP va sans doute visionner ces images et infliger une suspension au Marseillais pour un geste antisportif qui aurait dû déjà valoir l’expulsion du jeune homme en plein match, si Tony Chapron avait vu l’action.

Reste à voir si la gifle d'Amalfitano est aussi dangereuse, par exemple, que le coup de coude volontaire de Mapou Yanga-Mbiwa, sur le Stéphanois Romais Hamouma. D’ailleurs, interrogé sur RTL dans Le Club Liza, Blaise Matuidi lui-même a déclaré : « C’est des erreurs d’hommes. On sait que ça ne doit pas arriver sur un terrain, lui comme moi. » Si même la victime de l’agression n’est pas convaincue par l’extrême gravité, doit-on remuer encore une affaire franchement secondaire ? La justice sportive aura vite fait de rendre un verdict, et l’affaire sera close.

Une réputation de bad boy infondée Ce matin, La Provence a tenté de réhabiliter Morgan Amalfitano, en interrogeant d’anciens coéquipiers et entraîneurs. Des personnes qui ont connu le joueur et qui peuvent donc révéler sa nature. José Pasqualetti, qui a eu le milieu sous ses ordres à Sedan, confirme que c’est « un joueur de tempérament », mais qu’il n’est pas violent ou méchant : « Parce que quelqu'un met une gifle dans un geste d'humeur, il serait un voyou ? Regardez un peu le nombre de matches qu'il a disputés et le nombre de fois où il a été expulsé, vous verrez. » .

Serge Romano, autre entraîneur d’Amalfitano à Sedan, confirme le caractère du joueur. « Il se donne tout le temps à 100 %. Il était déjà comme ça à Sedan, je le modérais parfois. C'est un brave garçon, il ne cause jamais de souci, c'est juste un compétiteur. » Affirme celui qui vit maintenant en Chine.Un joueur affirmé mais un homme apprécié, comme le confie David Hamed, qui a évolué avec le Marseillais : « Aujourd'hui, on lui tombe dessus,s’indigne l’ancien défenseur, mais c'est un super mec, une pâte ! Après, sur le terrain, il faut avoir du tempérament sinon on se fait marcher dessus. Dimanche, c'était contre le PSG, le "big match", tout le monde n'a vu que ça. »

Par Ryad Ouslimani