Civelli : « Ma réputation est exagérée »
La rédaction

Considéré comme un des « bouchers » de la Ligue 1, le défenseur niçois Renato Civelli se défend d'appartenir à cette catégorie.

Vous avez la réputation d'être un défenseur rugueux. Vous confirmez ? Non. Il y a une différence entre être dur sur l'homme et dur en défense. Je ne considère pas que ma principale qualité soit le marquage individuel. Mais comme je suis grand, à chaque impact, ça se voit plus. Si tu prends l'exemple de Mathieu Valbuena, si je suis en retard, ça se verra plus que sur un mec comme Erding qui est plus costaud. Koulibaly est plus dur que moi sur l'homme et il est très bon dans les duels.

Pourtant l'an dernier, vous avez pris treize cartons jaunes et deux rouges... Oui, c'est beaucoup trop. Mais il faut surtout regarder le nombre de fautes commises par match. Ça m'arrive de ne faire qu'une seule faute dans un match, mais de prendre un carton. Je ne fais pas beaucoup de faute par match. Cette saison, par exemple, je n'ai pris qu'un seul carton jaune (contre Sochaux, comportement antisportif). Donc ma réputation est un peu exagérée.

Vous utilisez votre gabarit pour intimider vos adversaires ? Il y a beaucoup de paroles, mais pas d'intimidation. L'idée est d'essayer de faire sortir un joueur de son match, mais ça n'a rien à voir avec de l'intimidation. Je ne dis pas que ce n'est jamais arrivé, mais les joueurs n'ont plus peur. C'est comme les arbitres. Aujourd'hui, il y a des caméras de partout.

Avez-vous un modèle ? Non. En revanche, j'ai toujours beaucoup apprécié Roberto Ayala, mais il n'a rien à voir avec moi. Il a un petit gabarit, mais il a un super timing. Sa détente est exceptionnelle. J'aime sa façon de jouer.

Qui est le meilleur défenseur de Ligue 1 ? (Il réfléchit) Aujourd'hui, aucun défenseur axial ne m'impressionne. Par contre, quand je suis arrivé en France en 2006, je me souviens de Cris. Il était au top niveau. Il jouait simplement, sans prendre de risque et était très fort dans les duels aériens. Il ne jouait pas pour le spectacle ou pour les supporters. S'il fallait la mettre en touche, il balançait un bon coup de pied sans se poser de question. J'aime les joueurs qui ne prennent pas de risque. C'est au milieu offensif de faire le spectacle. Faire un petit pont dans la surface, ça ne sert à rien.

« On me dit que je préfère les grands. Mais moi, je préfère un petit mauvais qu'un Ibrahimovic »

As-tu déjà blessé un joueur ? Oui, une fois à Banfield. Mais je n'ai pas fait de faute. On a disputé tout les deux le ballon et sur le choc, il s'est rompu les ligaments du genou (il mime le choc).

Tu es Argentin et on emploie souvent le mot « grinta » pour vous caractériser. Mais qu'est-ce que c'est ? (Il souffle) C'est la haine de la défaite. Et parfois ça nous dépasse complètement et nous entraîne dans des bagarres. Mais tous les Argentins ne sont pas comme ça. Après, c'est ce qui nous différencie des Brésiliens. Je trouve que dans de nombreux sports, ils sont plus talentueux que nous, à part quelques exceptions comme Maradona et Messi, mais ils ont une autre mentalité. Ils jouent pour le spectacle.

Tu parles de spectacle. Qui est le meilleur attaquant de Ligue 1 ? Celui que j'aimerais avoir dans mon équipe, c'est Lisandro Lopez. Il joue très simplement, se donne à fond pour son équipe et marque beaucoup de buts. Et quand il doit faire les efforts pour défendre, il les fait. C'est ce qu'on veut d'un attaquant.

Et l'attaquant le plus facile à jouer ? Non, il n'y en a pas. On me dit que je préfère les grands. Mais moi, je préfère un petit mauvais qu'un Ibrahimovic (rires).

Articles liés