Espagne-France : la leçon de coaching de Deschamps
La rédaction

L’équipe de France, qui a sorti une seconde période de très haut niveau devant l’Espagne, a été bien aidée par des changements forts à propos de Didier Deschamps (1-1). Retour sur une leçon de football.

« Faire un nul en Espagne, ce serait déjà une victoire ». Didier Deschamps, qui avait glissé cette petite phrase avant de poser le pied en Espagne, ne ramènera pas trois points de son voyage de l’autre côté des Pyrénées mais peut déjà s’essuyer les pieds sur le tapis rouge qui lui sera dressé à son retour en France. Face à la meilleure équipe du monde, les Bleus ont courbé l’échine pendant une période mais ont su se relever pour sauver un point (1-1). Si l’équipe de France a su trouver les remèdes aux poisons espagnols, c’est aussi et surtout grâce à la science du coaching de Deschamps. Le voici, point par point :

57e minute de jeu : Valbuena remplace Gonalons Conscient que Jordi Alba fait la misère à Mathieu Debuchy et que Maxime Gonalons n’y est pas, Deschamps se décide à faire entrer Mathieu Valbuena. C’est LE changement du match. Non seulement, le Marseillais vient aider Ménez dans son couloir et annihile plusieurs montées d’Alba. De ce fait, il coupe bon nombre de transmissions mais son entrée tisse un milieu plus compact devant les Espagnols. Une sorte de toile à quatre éléments dans laquelle la Roja va s’empêtrer. Devant, Valbuena fait le travail et ne perd jamais le ballon. Face aux champions du monde, c’est la base.

68e minute de jeu : Ménez remplacé par Sissoko Jérémy Ménez a été défaillant dans le repli et n’a pas apporté tout ce qu’il aurait pu dans le jeu de contre-attaque. C’est aussi pour cela que Valbuena est entré et que Sissoko l’a imité dix minutes plus tard. Le Toulousain et son jeu athlétique sont un calvaire pour Iniesta et sa bande qui n’a plus les jambes pour contourner tout ce petit monde. Sissoko, lui, se montre intelligent et vient récupérer les miettes. Comme sur cette interception d’Evra, où il s’emmène le ballon et livre une passe qui décale idéalement Franck Ribéry. Inspiré, le Bavarois livre un caviar sur la tête égalisatrice de Giroud. Un vrai travail d’équipe.

88e minute de jeu : Benzema remplacé par Giroud Et si l’attaquant d’Arsenal était parfait dans ce rôle d’impact-player ? C’est le dernier coup de poker réussi par Deschamps, qui ne le sait pas encore. Usé par les tentatives de Karim Benzema, qui s’est démultiplié pendant 88 minutes de jeu, Giroud a profité d’un manque de connexion de la charnière espagnole pour venir placer une tête salvatrice en toute fin de match. Il y a fort à parier que Benzema, s’il était resté sur le pré, n’aurait pas eu la fraîcheur ni le timing pour suivre l’action de son pote Ribéry. Giroud, si. Et ce n’est peut-être pas qu’une question de chance.