A quelques heures de débuter les éliminatoires de la Coupe du Monde 2014, la France avance avec plus d’interrogations que de certitudes. Dans un groupe où l’on retrouve l’Espagne, les Bleus sont plus que jamais condamnés à l’exploit pour une qualification direct.
Oui : Deschamps peut insuffler la gagne à son groupe
Didier Deschamps n’est pas connu pour faire pratiquer un football frisson, mais on ne peut pas lui enlever une certaine maestria de préparer son équipe pour de gros événements. Champion de France avec l’OM, champion de Serie B avec la Juve, finaliste de la Ligue des Champions avec un surprenant Monaco, le Capitaine de 98 est un gagneur. A Marseille, il a su triompher avec une équipe presque moyenne (Bonnart, Taiwo, Valbuena, Koné, Brandao), mais cet entraîneur a le don de transformer les bourrins en chevaux de courses.
Oui : la génération 87 va exploser
Le buteur star du Real (Benzema), le meneur de jeu de Manchester City (Nasri), le dynamiteur de défense de Newcastle (Ben Arfa) et l’attaquant vedette de l’OM (Loïc Rémy). Ajoutez à cela des Giroud, Gourcuff, Cabaye et Mavuba nés dans les mêmes années, et vous obtenez une réelle somme de talents. Les dérapages individuels s’estomperont avec la maturité des uns et des autres, et la multiplication des matches de haut niveau en club amèneront cette génération dorée au firmament. Le changement, c’est peut être bien maintenant.
Non : L’Espagne est largement supérieure
Quels sont les points faibles de l’Espagne. Allez-y, cherchez. La défense n’a que 25 ans de moyenne d’âge, 24 ans si l’on suppose qu’Azpilicueta peut venir occuper le coté droit. Au milieu, si Xavi est en bout de course, Iniesta n’a jamais été aussi fort, Busquets n’a que 24 ans, et Fabregas attend son heure pour régner de même que Ravi martinez ou Beñat. En attaque, Torres revient fort, Mata n’a joué que 15 min à l’Euro, Cazorla est en pleine bourre, Llorente et Soldado en embuscade. Bref, injouables encore pour deux ans. D’autant que Del Bosque semble être le garant de cet esprit qui dépasse le clivage Real – Barça.
Non : La France n’a pas digéré l’Euro 2012
La France n’a d’ailleurs même pas complètement oublié le Mondial 2010, et l’Euro 2012 est venu alourdir le fardeau. Des joueurs dits égoïstes pour certains, cette même minorité qui gangrène le groupe. Un manque de leaders non comblé pour le moment, des attitudes à l’opposé de l’esprit sportif, des postes clés à pourvoir comme la charnière centrale et même un schéma de jeu dans lequel évoluer, pour exploiter au mieux les qualités des joueurs. Un chantier colossal, que Deschamps peut mener à bien. Sauf qu’il faudra aller défier l’Espagne à Vicente Calderon en Octobre, dans un mois. Le sélectionneur a beau être talentueux, il faudrait être un contremaître diablement efficace pour finir ne serait-ce que les fondations en si peu de temps.