Intronisé nouveau sélectionneur de l’équipe de France ce lundi, Didier Deschamps a tenu sa première conférence de presse depuis le siège de la FFF. « Les joueurs n’ont plus le droit à l’erreur », a notamment appuyé un Deschamps prêt à être intransigeant. Extraits.
Deschamps compte être intransigeant « L’important est de bien définir un cadre. Il y a deux aspects importants : au-delà de la qualité et du talent, la notion de groupe et l’état d’esprit. Tous les joueurs qui sont susceptibles de porter le maillot doivent avoir ça en tête. Je souhaite ardemment qu’ils respectent ça. Je ne suis pas là pour menacer, mais je suis quelqu’un d’exigeant. Je pense qu’on sera tous unanimes, les joueurs n’ont plus le droit à l’erreur. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas se permettre le moindre écart. Le cadre sera bien défini. J’ose espérer que tout le monde ira dans ce sens-là. Si j’estime à un moment qu’un joueur peut mettre en péril le groupe et va à l’encontre de cela, c’est ma fonction de sélectionneur, je n’hésiterais pas à prendre des sanctions sportives. »
« L’équipe de France doit être un privilège, il y a des devoirs d’exemplarité. Une erreur peut arriver mais de part ce qui c’est passé, le comportement sera important. Cette notion de groupe doit passer avant tout. L’objectif collectif doit être prioritaire, si l’objectif individuel passe au premier plan, ce n’est pas possible. »
Deschamps veut s’inscrire dans la continuité de Blanc « Je voudrais saluer Laurent Blanc avec qui j’ai une relation amicale à laquelle je tiens énormément. Et elle est réciproque. Je lui succède avec beaucoup de respect. Je tiens à le saluer lui et son staff pour le travail qu’il a accompli sur ces deux dernières années. Bien évidemment je m’inscris dans la continuité avec forcément des choses que je ferais différemment. »
« J’ai effectivement discuté avec Laurent. Je lui ai également laissé un message pour lui annoncer que j’avais pris cette décision. Je pense qu’il a besoin de récupérer, de se ressourcer en famille. Je me vois mal l’appeler pour qu’il me fasse un état des lieux, même si c’est quelque chose qui pourrait être enrichissant pour moi. Je ne me sens pas faire cette démarche-là. Je connais suffisamment de personnes pour savoir ce qu’il se passe en équipe de France sans y être. »
Deschamps a voulu prendre le temps de réfléchir « Non, ce n’est pas une hésitation. L’important pour moi était de me libérer par rapport au contrat qui me liait à l’OM. Ça a trainé en longueur, ça n’a pas été facile. Pénible même. Il y a finalement eu un dénouement tardivement dimanche dernier dans la nuit. J’ai rencontré le président le lendemain. »
« Je pense être un être humain suffisamment équilibré. Une telle décision mérite toujours une réflexion approfondie, c’est pour ça que les quelques jours que j’ai pu avoir la semaine dernière ont été importants pour moi. Je fonctionne comme ça. Il était important d’avoir un recul sur les événements, que j’ai toute ma lucidité. Je vous cache pas qu’au fond de moi il y a toujours eu cette envie d’être sélectionneur, ça s’est présenté aujourd’hui même si je ne m’y attendais pas. Les choses se sont chevauchées, c’était logique pour moi. Cette envie au plus profond de moi a toujours été présente. Elle ne m’aurait jamais quitté et elle ne me quittera jamais. »
Deschamps ne pense qu’au Mondial 2014 « Il y a une première échéance importante, se qualifier pour la Coupe du monde. Je suis dans cette mission-là. Bien évidemment elle est difficile avec l’Espagne dans le groupe, la meilleure équipe sur le papier de ses six dernières années. La logique sportive voudrait que l’Espagne sorte première de ce groupe et la France joue un barrage. Il y a une première mission à atteindre, je ferais tout pour. »
« Je n’y pense pas, mais s’il y a un échec, je partirais de moi-même. Si une mission n’est pas remplie, ça ne sert à rien d’enchaîner. Il n’y a pas eu débat. Je suis un compétiteur, l’objectif c’est d’aller à la Coupe du monde. C’est difficile, c’est une évidence. Mais mon objectif est de remplir cette première mission. »