Mangée par la Bosnie, l'équipe de France est passée par la lorgnette pour disputer l'Euro 2012 (1-1). Cabaye, Rami et à un degré moindre Nasri sont passés à côté de leur match.

Rami, un tour de rein en souvenir Adil Rami se méfiait du gabarit de Dzeko, joueur qui possède un gabarit auquel il n’a pas « encore pu se frotter en Espagne ». Il a été servi. Si l’ancien Lillois l’attendait dans les airs, c’est au sol que l’attaquant bosnien lui a fait la misère. Sur le premier but, il lui a donné un tour de rein après un contrôle orienté. A sa décharge, Abidal n’a pas été le taulier qu’on pouvait attendre de lui, Rami étant trop souvent livré à lui-même. La dernière fois qu’on avait vu Rami autant en difficulté, c’était face à Fernando Torres en Europa League en mars 2010. Un chiffre parlant pour illustrer cette fébrilité défensive : le 7, comme le nombre de tirs tentés par la Bosnie après 20 minutes de jeu. Le curseur des Bleus était alors bloqué à zéro.
Cabaye, l’homme invisible On pensait qu’Alou Diarra pouvait faire son retour au milieu pour ce match au sommet mais c’est finalement Cabaye qui a eu les honneurs d’une titularisation. Le pari tenté par Blanc n’a pas été une franche réussite. Jamais dans le coup, le joueur de Newcastle a été inexistant et a perdu les pédales en prenant un carton jaune sur une faute inutile en première période. Preuve de sa fébrilité technique, physique et mentale du jour, Cabaye a été remplacé à l’heure de jeu par le remuant Martin.
Nasri, un but qui sauve les apparences Evidemment, Samir Nasri a marqué le but envoyant les Bleus à l’Euro mais, globalement, il n’a pas confirmé son excellente prestation livrée devant l’Albanie. Invisible, trop éloigné des attaquants, le Citizen préfère clairement jouer avec deux pointes. Aspiré, comme tous les éléments bleus du milieu, par la pompe bosnienne, Nasri a multiplié les approximations (ouverture imprécise, passe molle) et s’est montré incapable d’accélérer le jeu dans la zone de vérité. Sur un éclair, un slalom au cœur du jeu, il aurait pu faire la différence mais sa passe a manqué de précision (43e). La comparaison avec Pjanic, excellent chef d’orchestre adverse, lui fait très mal. Son coup-franc repoussé par Begovic sur la barre (70e) et le penalty qu’il provoque et transforme ont sauvé son match (76e). L’entrée de Martin a été nettement plus saignante.