Si Laurent Blanc a tenté de renvoyer Samir Nasri et les journalistes dos-à-dos après la célébration polémique du but, hier face à l’Angleterre, l’insistance des journalistes l’a rapidement gonflé .
Il est calme Lolo, il est très calme. Mais, en bon Cévénol qu’il est, seulement en apparence. Car, peut-être pour la première fois depuis qu’il est à la tête de l’équipe de France, Laurent Blanc s’est senti obligé de hausser le ton. Il ne pouvait pas ne pas le savoir, et les journalistes présents sur place ne pouvaient pas le louper. La question Samir Nasri et le désormais culte « Ferme ta g... » après son but face à l’Angleterre est rapidement revenue sur le tapis ce matin, à l’heure de dresser le bilan du match nul inaugural des Bleus face à l’Angleterre (1-1). Il aura fallu une troisième question sur le sujet pour que Blanc, très agacé, lâche les chevaux. « Oh ! Sur Samir Nasri, vous êtes bien gentils... Je suis là pour parler du match de l’Ukraine, de l’Angleterre. J’ai déjà répondu sur le sujet. Samir Nasri, il est venu s’expliquer avec vous. Le reste, vous en parlerez à la personne concernée. Vous voulez parler de l’Ukraine, de l’Angleterre, pas de problème. Le reste, je ne veux plus en parler. » Et quand un têtu tente de dévier sur l’image que cela donne de l’équipe de France, Blanc la joue sec : « Prochaine question. »
Blanc avait pourtant tout préparé Il faut dire qu’on l’avait senti monter en température, déjà, à la deuxième évocation du mot tabou du jour : Nasri. « Ah, ça vous intéresse... Moi ça ne m’intéresse pas. Si des joueurs ont des problèmes avec des gens ou des médias, vous êtes des grands garçons, réglez ça entre vous. S’il y a un problème, de toute façon il faut le régler. Je vous rappelle qu’un grand journal a fait un édito : « Fermez-là » Comme quoi, ça peut aussi se passer chez vous. » A vrai dire, on le comprend un peu, Laurent Blanc. Bien sûr, il avait tout préparé en amont. Bien sûr, il savait que cela arriverait rapidement sur le tapis. Avec son argumentaire bien calé, il se sentait confiant... Un argumentaire en deux axes : 1) Je n’en ai pas parlé avec lui 2) Je n’ai pas à me mêler de ça, à vous de gérer. Tout ça semblait réglé comme du papier à musique, et en discours, ça a donné ça : « Les critiques, ça fait partie du jeu puisque le jeu dure depuis beaucoup, beaucoup de temps. Après, sur ce qui concerne Samir, je ne l’ai pas vu puisqu’il était au contrôle anti-dopage après le match et il est rentré tard. J’aurai une discussion avec lui aujourd’hui. Après, on ne peut pas tout maitriser, il y a des réactions inattendues. Maintenant, s’il y a un conflit entre des personnes ou avec des journaux, vous êtes des grandes personnes les gars, réglez ça entre vous, si cela peut être réglé. » Mais c’était sans connaître la ténacité des journalistes français, et leur volonté d’en découdre. Car des blessures ouvertes depuis Knysna, il n’y en a pas seulement du côté des joueurs. Lolo apprend peut-être à le découvrir aujourd’hui...