Alain Boghossian est le seul survivant du staff de Raymond Domenech. Son voyage à Grozny avec le président Tchétchène relance la question que beaucoup se pose. A quoi sert-il dans l'encadrement des Bleus ?
"Je maintiens ma confiance en Alain Boghossian", explique Laurent Blanc en conférence de presse. En quelques mots, le sélectionneur clarifie la situation. Le petit voyage de son entraîneur adjoint en Tchétchénie ne le perturbe pas trop. "Les polémiques s’enchaînent autour du football, notamment autour de l’équipe nationale. Mais c’est quelque chose qui va se régler très vite, précise le sélectionneur qui soutient son adjoint. Je le répète, je maintiens ma confiance à Alain. Après la Coupe du monde, il était question que je reparte avec un staff nouveau parce que je voulais des gens avec la même mentalité et le même objectif que moi… Je maintiens ma confiance à Alain." Nous avons donc compris qu’il n’était pas question de modifier quoi que ce soit dans le staff des Bleus en cette période difficile. Pourtant, l’utilité du champion du monde 98 au sein de l’encadrement des Bleus mérite d’être prouvée ou expliquée.
Major devant Laurent Blanc
En juillet 2008, la Fédération Française de Football nomme Boghossian adjoint du sélectionneur pour épauler Raymond Domenech. Comme un effet placebo après l’échec de l’Euro, alors que l’homme le plus détesté de France est reconduit, Boghossian est envoyé dans les pattes de Domenech, à sa demande, pour tenter d’améliorer la cohésion et la communication au sein du groupe. C’est en tout cas l’argument dont se défend la FFF à cette époque. Alain Boghossian est un ancien champion du monde, un homme de vestiaires et de banc, un chambreur… Mieux, il est même sortie major de sa promotion (devant Laurent Blanc) lors de l’obtention de son diplôme d’entraîneur professionnel de football (DEPF). "Je pense qu'il a été utilisé. Indirectement, il était un peu la caution de France 1998", explique Henri Emile, ancien intendant des Bleus champion du monde, aujourd’hui coordinateur sportif.
Utile ou futile ?
Depuis, Laurent Blanc est arrivé avec son expérience bordelaise, son passé de joueur, son calme et sa proximité. Ce qui suppose donc que la communication entre les joueurs et le sélectionneur est aujourd’hui meilleure. Pas besoin d’homme pour faire le liant ! D’autant plus que Jean-Louis Gasset est là lui-aussi comme entraîneur adjoint. Mais Alain Boghossian a pourtant été conservé par Laurent Blanc. "Il ne m'a pas gardé, il m'a choisi, précise l’intéressé. Ce n'est pas une question d'amitié mais une question de travail. Il connaît mes qualités, mes aptitudes pour entraîner et manager. J'ai joué cartes sur table : tout ce que j'ai vu, entendu, vécu, je l'ai dit à Laurent Blanc et son staff. Ils savent tout ce qu'il s'est passé".
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