Rempli de mystères et d'argent, le Qatar veut jouer un rôle dans le football international. Alors, plutôt que de vous ennuyer autour d'un Guide du Routard beaucoup trop long, le 10 Sport vous explique comment ce si petit pays fonctionne.
Un pays dont la superficie équivaut à celle de la Creuse et de la Corrèze réunies ne peut qu'être atypique. Et effectivement, le Qatar n'est pas un pays comme les autres. Car en plus d'être minuscule (11 437 km²), ce lopin de terre perdu au Moyen-Orient suscite autant d'ennui que la Creuse et la Corrèze, une nouvelle fois réunies. « Il n'y a pas grand chose à faire ici, prévient Karim Mekhi, agent d'hôtellerie dans un établissement luxueux de Doha. Même les gens qui viennent en vacances finissent très souvent par s'ennuyer ». Avec seulement trois centres commerciaux (City Center, Villagio et Land Mark), la capitale qatarie n'a rien pour attirer les footballeurs et les « black card » de leur(s) belle(s) se lassent très vite de fréquenter les mêmes boutiques. Ajoutez à cela des boîtes de nuit qui ferment à trois heures du matin et l'interdiction d'acheter de l'alcool sans accréditations spéciales. Non, vraiment, le Qatar ne semble pas fait pour les footballeurs. Et pourtant.
Tout est sous contrôle
Romario, puis Batistuta, Guardiola et récemment Juninho ont fait le choix de venir au Qatar honorer des contrats d'une ou deux saisons. Pour eux, têtes d'affiche, les salaires peuvent monter jusqu'à 4 millions d'euros net par an. De son côté, la Ligue 1 n'est capable d'offrir à Gabriel Heinze (Marseille) qu'une rémunération annuelle de 4,5 millions d'euros... bruts. Mais le championnat du Qatar, pays dont le PIB par habitant est 2,5 fois plus élevé qu'en France, n'est pas le lieu de la déraison financière. Au contraire. Tout passe par le comité olympique. C'est lui qui gère les compétitions et prend en charge 60 à 70 % des salaires des joueurs internationaux. Par ce procédé, le comité peut contrôler l'ensemble des dépenses des clubs et éviter la surenchère. De ce fait, lorsque des internationaux sont transférés dans le championnat du Qatar entre clubs locaux, ces transferts ne donnent pas lieu à des transactions financières. Et à ce jour, l'achat le plus important a été réalisé par Al Sadd, en 2007, avec Mauro Zarate, pour 17 millions d'euros.
C'est quoi ton métier ?
Réglementation toujours : chaque club ne peut avoir dans son effectif plus de trois joueurs étrangers (plus un joueur issu des pays du Golfe). Des quotas réclamés par Bruno Metsu, actuel entraîneur d'Al Gharafa, à l'époque où il dirigeait la sélection du Qatar. Son souhait était de privilégier les joueurs qataris afin de développer au mieux le championnat national dans un pays où footballeur n'est pas un métier. En effet, beaucoup de joueurs ne sont pas professionnels. Et tous ont une seconde activité. Car au Qatar, chaque personne dispose d'une fonction dans la société : policier, médecin, enseignant... Il n'est d'ailleurs pasr rare de voir des jeunes joueurs quitter le club pour effectuer des stages en entreprise. Une conception sociale, et plus généralement un mode de vie, complètement différents des codes en vigueur en Europe. Une différence qui annihile tous les projets de carrière à long terme au Qatar.