Cette semaine, Mélina tacle les choix cornéliens du « Président ». Elle revient sur la liste des joueurs désignés par Laurent Blanc pour disputer le match retour éliminatoire face au Luxembourg et le match amical contre la Croatie.
Hier, au siège de la Fédération, Laurent Blanc a annoncé une liste qui, pour la première fois depuis sa prise de fonction en juillet 2010, lui a donné du fil à retordre. Une liste loin de faire consensus.
Finalement des choix, quant au groupe, il n’a pas eu à en faire jusque là. Dès son premier match face à la Norvège, les possibilités qui s’offraient à lui n’étaient pas pléthoriques. Les mondialistes étant sanctionnés, la seule solution pour constituer un groupe de 23 joueurs était de rappeler les « bannis » mis à l’écart par son prédécesseur et de piocher de façon fortuite dans ce qui fait la quintessence de notre championnat français.
En convoquant les représentants de la génération 1987, à savoir Karim Benzema, Samir Nasri, Hatem Ben Arfa et Jérémy Ménez, d’une pierre il faisait deux coups : il relançait les joueurs français les plus talentueux et porteurs d’avenir tout en marquant une différence nette avec Raymond Domenech, l’homme que la France entière voulait voir guillotiné ! Puis, en retenant les « ténors » de notre Ligue 1, il s’assurait les louanges du président de la Ligue, Frédéric Thiriez, plus que désireux de prouver au monde du football que les meilleurs joueurs français évoluent dans leur pays. Chauvin le Moustache !
L’opération séduction était réussie pour le sélectionneur ! Avec cette non-liste, au sens où elle n’a suscité aucune véritable réflexion, Laurent Blanc est devenu le « relookeur » tant attendu d’une équipe de France qui a plus que jamais besoin de se racheter.
Hier, première mise à l’épreuve. On allait enfin voir ce que Laurent Blanc avait dans le bide !
Allait-il faire le choix de l’honneur ou de l’amour ?
Cette liste a été établie sur fond de « love dilemme » avec Chantal Jouanno, la ministre des Sports. Lucide, sans oublier la mission pour laquelle il a été engagé à savoir gagner, le « Président » a mis à mal l’honneur tel que le décrétait la Ministre. Alors que depuis plus d’un mois, elle se bat et lui met la pression dans les médias pour laisser Ribéry et Evra ruminer dans leur club respectif, sans scrupule, le « Président » l’a prise à contre-pied en rappelant ces derniers.
Comment interpréter ce rappel ? La raison est évidemment sportive, comme Laurent Blanc se plaît à le justifier. En effet, comment pourrait-il laisser sur la touche deux joueurs considérés, à juste titre, comme les meilleurs à leur poste pendant qu’il continue à faire confiance à Gourcuff , qui lui ne cesse de décevoir et était lui aussi dans le bus de la honte ?
Indépendamment de cette logique compétitive implacable, il me semble qu’en faisant ce choix délicat Laurent Blanc a finalement opté pour l’amour.Celui qu’il va offrir à Chantal Jouanno lorsque cette équipe de France, qui commence vraiment à avoir de la gueule, va conquérir un titre...