Après l’affaire des matchs truqués, la préparation de la sélection italienne est une nouvelle fois perturbée durant l’Euro. L’origine du scandale est une caricature de Balotelli à tendance raciste, parue dans la Gazzetta dello Sport.
Mario Balotelli fait de nouveau la Une des journaux, mais cette fois, l’international italien est bien dans la rubrique « victime ». L’objet de la discorde : un dessin caricatural de la Gazzetta dello Sport qui montre Balotelli perché sur Big Ben repoussant des ballons, à l’image de King Kong.
Balotelli en colère La caricature n’a bien évidemment pas plu au principal intéressé, et a créé une polémique en Italie où les excuses de Valerio Marini, le dessinateur, sont toujours attendues. Du côté de la direction du journal italien, personne ne semble prendre ses responsabilités : « En ce moment, nous devons nous montrer très modérés, prudents et éviter les blagues de mauvais goût mais nous nous sommes toujours battus contre le racisme, et avons toujours condamné les cris envers Balotelli. » Ce qui n’empêche pas la publication d’un dessin condamnée par Kick It Out, une association contre le racisme dont le porte-parole s’est emporté : « Mario est quelqu’un de si important pour le football italien. S’ils voient ce dessin, des jeunes qui voudraient marcher sur ses traces pourraient se demander à quel traitement ils auront droit lorsqu’ils seront parvenus à son niveau. (…) Comment peuvent-ils penser à le représenter de la sorte ? »
En réalité, Valerio Marini aurait voulu représenter la domination de Mario Balotelli lors du match face à l’Angleterre. Mais le dessinateur italien au mauvais goût avait certainement oublié le contexte difficile dans lequel il publiait sa bêtise.
Acte de racisme à répétition Car Mario Balotelli avait déjà souffert d’actes tout aussi stupides durant cet Euro. Lors de la phase de groupe, des minorités de supporters croates et espagnols n’ont rien trouvé de plus intelligent que de pousser des cris de singes à son encontre. Sans oublier les bananes lancées sur le terrain par des supporters croates lors de la rencontre qui opposait l’Italie à la Croatie. Autant d’actes inacceptables, plus graves qu’une insulte à un journaliste, et que l’UEFA devrait prendre en main au lieu de sanctionner une publicité sur un caleçon. Mais Michel Platini, président de l’UEFA, préfère avertir Balotelli.
L’intransigeance de Platini L’attaquant de City avait pourtant confié à France Football qu’il n’hésiterait pas à quitter le terrain s’il entendait des cris de singes, et qu’il tuerait celui qui lui présenterait une banane. Certainement calmé par l’avertissement de Platini qui lui promettait un carton jaune s’il sortait sans autorisation, Mario Balotelli n’a finalement pas réagi, à moins que son insulte après son but face à l’Irlande soit dirigée à ces stupides supporters, ou même à Platini. Des tribunes d’un stade aux colonnes d’un journal en passant par la direction du football européen, il faut croire que la bêtise n’a pas de frontière.
Eric Bethsy