Vasseur : « Les propos de Bernaudeau sont déplacés »
La rédaction

Pointé du doigt par Jean-René Bernaudeau, qui lui reproche de faire du lobbying contre Europcar, Cédric Vasseur ne veut pas polémiquer sur le sujet. Mais l’ancien coureur, aujourd’hui consultant sur la RTBF, est attristé par les propos du directeur sportif. Interview.

Jean-René Bernaudeau a parlé « d’un commentateur français sur une télévision belge qui fait un travail de sape régulier » à l’encontre d’Europcar. Vous êtes clairement visés. Quelle réponse avez-vous à apporter ?

Je n’ai pas de commentaires à faire. Les propos de Jean-René Bernaudeau sont déplacés. Je suis déçu de sa réaction. Je me demande simplement s’il a écouté ce que j’ai pu dire sur la RTBF ou s’il n’a écouté que des ragots... Il faudrait au moins qu’il écoute les sources avant de parler. En tant qu’ancien coureur cycliste et consultant pour la RTBF, je me dois de traiter toutes les équipes sur le même pied d’égalité. Que ce soit Europcar ou une autre. Mais je n’ai pas de commentaires à faire sur cette affaire.

Pour revenir sur la course, Mark Cavendish peut-il se remettre aujourd’hui ?

Je suis pessimiste après sa chute. Je pense qu’il va faire l’impasse pour récupérer, surtout que son équipe vise le maillot jaune avec Bradley Wiggins et qu’il reste encore des sprints. Je pense qu’Orica-GreenEDGE et les Lotto, avec la victoire de Greipel hier, vont contrôler les échappées aujourd’hui.

Bradley Wiggins est-il toujours le grand favori de ce Tour ?

C’était le grand favori avec ses résultats cette année et la démonstration qu’il a faite au Dauphiné Libéré. Mais depuis le début du Tour, il fait moins l’unanimité. Il a déjà un coéquipier en moins, Siutsou, puis deux autres au tapis hier, Eisel et Cavendish. C’est plus compliqué que prévu pour lui. On pourra tirer des premières conclusions à l’issue du week-end et des étapes de Planche des Belles Filles et Porrentruy, et surtout lundi soir après le contre-la-montre de Besançon. On pourra voir si finalement il n'est pas en-dessous de là où on l’attendait.

Un Français, notamment Pierre Rolland, peut-il se mêler à la lutte finale ?

Pierre Rolland fait partie des coureurs capables de gagner une belle étape. J’ajouterais également Jérôme Coppel. Ils ont deux belles cartes à jouer, des chances et des opportunités. Plus sur une étape qu’au général. Mais ils risquent d’attaquer dans des étapes où il y aura des écarts, ça devrait leur permettre de se replacer au général. Le déroulement de la course pourrait les propulser vers le top 10. Ils ont un coup à jouer.

Un éventuel abandon de Voeckler pourrait-il être bénéfique à Rolland ?

Non, il y a toujours un manque. La paire Voeckler-Rolland est plus efficace. Si Voeckler ne défendait pas ses chances, Europcar devrait revoir sa stratégie de course. Rolland aurait alors un leadership unique. Ça pourrait être une bonne surprise, ça pourrait lui permettre de franchir un palier.