Cyclisme : Quel parcours pour le Tour de France 2023 ?
Alexandre Higounet

A la fin du mois d’octobre, le 27, Christian Prud’homme dévoilera comme à l’habitude le parcours du Tour de France 2023, dont on sait qu’il partira du Pays Basque, et qui à ce jour, laisse un certain nombre de spéculations ouvertes. Le 10 Sport dresse certaines hypothèses en fonction des quelques éléments déjà à disposition…

Un départ corsé au Pays Basque

En l’état actuel, une chose est actée pour ce Tour de France 2023. Le départ, qui sera donné du Pays Basque, offre un profil bien corsé pour les deux premières étapes. La première, qui dessine une boucle de 185 kilomètres autour de Bilbao (Bilbao-Bilbao, dimanche 1er juillet 2023) présente un dénivelé positif de 3300 mètres, soit l’équivalent d’une étape de moyenne montagne. Lorsque l’on regarde le profil de l’étape, les difficultés s’enchaînent tout au long du parcours (on en compte autour d’une dizaine), cinq étant référencées au classement de la montagne. Sur cette étape de Bilbao, le final s’annonce particulièrement exigeant avec quatre grosses difficultés dans les 60 derniers kilomètres, de quoi établir déjà une première sélection parmi les vainqueurs potentiels. Ou au moins de quoi donner des indications claires sur les niveaux de forme de chacun. Dès le lendemain, à l’occasion de la deuxième étape Vitoria-Gasteiz-San Sebastien, une nouvelle étape de moyenne montagne se dresse devant les coureurs, avec un final marqué par l’ascension du fameux col de Jaikzibel, célèbre juge de paix de la Clasica San Sebastian. Même si elle apparaît moins redoutable que la première, cette deuxième étape reste susceptible de faire des différences entre les grands leaders, ou au moins d’éliminer ceux qui ne sont pas arrivés au sommet de leur forme. Concernant la troisième étape, on sait qu’elle partira de la ville d’Amorebieta-Etxano avant de prendre la direction de la côte pour passer de nouveau à San Sebastian avant de rejoindre la France par Irun. Les bords de mer pourraient bien créer une nouvelle situation de déséquilibre si le vent répond présent, de quoi mettre une belle pagaille avant l’arrivée en France. Ensuite, le flou règne sur l’arrivée. Compte tenu de la distance restante (entre 80 et 120 kilomètres a priori), on peut imaginer une arrivée dans le Pays Basque français, avec éventuellement une ou deux difficultés au passage (Bayonne ').

Deux grands scénarii pour la suite

A partir de là, les champs du possible sont ouverts. Deux grandes options se dégagent. La première serait d’enchaîner directement avec la traversée des Pyrénées, mais en privilégiant l’ouest, certains médias évoquant une ville étape à Tarbes aux alentours du 7 juillet, ce qui confirmerait alors l’hypothèse d’un séjour prolongé dans la région, ce qui ne peut être compatible qu’avec plusieurs étapes dans les Pyrénées. On pourrait alors facilement imaginer un enchaînement d’étapes similaire à celui des Tours 1986 et 87, avec une première étape arrivant à Pau en passant par les cols de Burdincurrutcheta, Soudet (ou Ichère ') et Marie Blanque, et une seconde partant de Pau pour rejoindre soit Luz Ardiden soit carrément Luchon avec un enchaînement magistral Tourmalet-Aspin-Peyresourde-Superbagnères, la troisième étape pyrénéenne étant alors plutôt marquée par un retour vers l’Ouest pour rejoindre Tarbes. Voici le premier scénario.

Maintenant, si la date du passage de Tarbes n’est pas la bonne, on peut envisager un autre scénario : celui d’une remontée plus rapide vers le nord, en passant par Bordeaux, Dax (dont le nom est évoqué comme ville étape), ce qui signifierait que les Alpes se tiendraient en premier, avant que le parcours ne passe par les Pyrénées juste avant la remontée vers Paris.

Certitude sur le Limousin et le Massif Central

Qu’il commence directement par les Pyrénées après le départ au Pays Basque, ou qu’il remonte plus vite pour ensuite changer de sens et démarrer par les Alpes pour redescendre vers les Pyrénées, il apparaît très probable que le parcours passera pas le Limousin et le Massif Central. En clair, la remontée ne devrait pas aller au-delà de la Loire et il y a peu de chances que le Tour empreinte les routes de la Bretagne, de la Normandie ou plus globalement du Nord. Il apparaît en effet que le Tour empruntera les routes des Charentes pour bifurquer ensuite vers l’est en direction de Limoges ou autre. Dans un deuxième temps, le Tour devrait passer par le Massif central avant – sans doute - de prendre la direction des Alpes. Si une ville départ pourrait être Saint-Léonard de Noblat, le mystère règne sur l’arrivée de l’étape montagneuse en Auvergne, mais certains ouvrent la supposition d’un retour au Puy de Dôme, un vieux rêve de Christian Prud’homme, même s’il devra se faire sous conditions, au vue des règles établies pour la préservation du site. Mais tout cela reste à confirmer.

Le retour de deux scénarios pour le final

Une fois arrivé dans les Alpes après un probable passage dans le Forez, on retrouve les deux scénarii d’origine. Le premier, celui d’un passage dans les Pyrénées dès le début, nécessite fatalement un passage vers le sud (Vallée du Rhône-Drôme ') pour attaquer les Alpes par le sud et remonter vers les Alpes du Nord. Un tel scénario pourrait envisager un passage dans l’Izoard, et pourquoi pas une arrivée du côté de la Tarentaise, avec par exemple une arrivée à la Plagne après un enchaînement Galibier-Madeleine. Dans un tel scénario, une dernière étape alpestre dans les Alpes du nord (arrivée à Morzine après par exemple un enchaînement Aravis-Colombière-Joux Plane) peut faire partie des options. Cela dit, un tel parcours, pour une raison de calendrier, manque de quelques jours. Soit ils se tiendront avant les Alpes, ce qui signifie que la descente vers le Sud pourrait aller beaucoup plus bas, quasiment jusqu’à la Méditerranée, avant la remontée vers les Alpes. Soit ces jours « manquants » pourraient se tenir au sortir des Alpes pour un final en passant par le Jura et les Vosges, à l’image du Tour 2020 arrivant à la Planche des Belles Filles à la veille de l’arrivée à Paris. A ce titre, il est intéressant de noter que certaines rumeurs évoquent une arrivée au Grand Colombier.

Dans le deuxième scénario, l’entrée dans les Alpes se fera beaucoup plus rapidement et plutôt par le Nord (ou le milieu, au niveau de l’Alpe d’Huez par exemple) pour une descente vers les Alpes du sud, dans le sens inverse du scénario 1, avant de rejoindre ensuite rapidement les Pyrénées via une ou deux étapes de transition, dans un schéma plus traditionnel en quelque sorte. Dans ce scénario, les Pyrénées seront traversés d’est en ouest, avec possiblement une étape dans l’Ariège.

Le bilan

De ces deux scénarios, l’un apparaît moins convenu, plus innovant, celui prévoyant un passage d’entrée par les Pyrénées après le Pays Basque, avant une remontée vers le Massif Central, puis une redescente vers le Sud pour aborder les Alpes par le bas avant de remonter pour finir dans le Jura ou dans les Vosges. Connaissant l’appétit de Christian Prud’homme pour l’innovation, on miserait bien une petite pièce sur une option ressemblant à celle-ci. A voir à la fin du mois d’octobre.

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