Cyclisme : Alaphilippe-Evenepoel, un choix risqué ?
Alexandre Higounet

Remco Evenepoel a tiré le bilan de sa saison dans les médias belges, reconnaissant son échec lors du Tour d’Espagne, alors que son abandon au Giro était lié à la malchance. Même s’il a des arguments solides à faire valoir, le fait est que le choix du « Tout Evenepoel pour la conquête du Tour l’an prochain » opéré par l'équipe Soudal-Quickstep apparaît bien risqué… Analyse.

A l’occasion d’une interview accordée au média belge Het Laatste Nieuws, Remco Evenepoel a tiré un bilan de sa saison : « Je ne peux me donner un 10 sur 10 pour ma saison, ni même un 8.5 ou un 9. Je n’ai remporté que des grandes courses, mais cela aurait pu être encore mieux sans le Covid qui m’a forcé à abandonner au Tour d’Italie et avec une préparation légèrement meilleure pour le Tour d’Espagne. En regardant de cette perspective, je ne peux considérer que ma saison a été une réussite totale ». Dans la foulée, le champion belge a admis qu’il avait été perturbé par les commentaires et les réactions autour de son vrai-faux transfert en direction de l’équipe Ineos Grenadiers : « C’était devenu vraiment extrême à un moment. Je voulais juste qu’on me laisse tranquille. Je me sentais bien durant l’approche des Mondiaux, mais je pense que tout cela m’a mangé de l’énergie ».

Remco Evenepoel a toujours des trous d’air en haute montagne…

S’il est vrai qu’il avance quelques arguments solides, le fait est que Remco Evenepoel a une nouvelle fois connu un trou d’air en haute montagne à l’occasion de la traversée des Pyrénées lors du Tour d’Espagne. Comme analysé précédemment par le10sport.com, cela confirme que la marche paraît en l’état trop haute pour la victoire dans le Tour de France, où il devra notamment affronter Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar au sommet de leur forme.

Le « Tout Evenepoel » a ses arguments mais…

A la lumière de cet état de fait, ou a minima du manque de fiabilité du champion belge en haute montagne, à fortiori sur une épreuve de trois semaines où il affrontera Vingegaard et Pogacar, le choix de l’équipe Soudal-Quickstep de tout miser sur son ambition de victoire dans le Tour, en investissant massivement sur l’équipe appelée à le soutenir sur les routes de juillet, quitte à délaisser le pôle classique où Julian Alaphilippe - à la condition qu’il retrouve son top niveau - risque d'être seul à  lutter pour la victoire, apparaît pour le moins risqué. Bien sûr, l’ambition de remporter un Tour de France se comprend, surtout pour l’équipe de Patrick Lefévère, qui n’en a jamais réellement eu l’opportunité, mais en l’état, cette ambition a-t-elle de réelles chances de se concrétiser ? En 2024, cela semble objectivement compliqué.

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