Tour de France : une désillusion pour Voeckler ?
La rédaction

Touché au genou, Thomas Voeckler a perdu plus de sept minutes aujourd'hui à Boulogne-sur-Mer. La suite du Tour de France s'annonce très compliquée pour le coureur d'Europcar, 4e l'année dernière. Mais le Fançais s'y attendait. Explications.

« Aujourd'hui, il existe une chance infime pour que ça se passe aussi bien qu'en 2011. C'est comme ça et ça ne sera pas catastrophique. » Avant le grand départ de Liège, samedi, Thomas Voeckler avait prévenu ses fans : le Tour de France 2012 sera bien plus compliqué que le précédent où, à la surprise générale, il avait porté le maillot jaune durant dix jours et terminé à la quatrième place. Cela s’est confirmé sur la route, entre Orthies et Boulogne-sur-Mer aujourd’hui. Pris dans une cassure, le coureur français d’Europcar a terminé dans un petit grupetto à 7’26’’ de Peter Sagan, vainqueur du jour, et de la tête de la course. Une défaillance qui sonne le glas, assurément, de toutes ambitions de podium à Paris.

Une blessure au genou handicapante Thomas Voeckler n’est pas arrivé sur les routes du Tour dans les meilleures conditions. C’était certes déjà le cas l’année dernière avec l’accouchement de sa femme quelques jours avant le départ. Mais cette année, c’est différent. Le 16 juin, le coureur d’Europcar a été contraint d’abandonner la Route du Sud à cause d’une douleur au genou droit. Longtemps, jusqu’à cinq jours du départ, sa présence sur le Tour de France est restée incertaine. En partie remis, Voeckler, qui a fêté ses 33 ans le 22 juin, a tenu à participer à la Grande Boucle, mais souffre toujours. « Ça pourrait aller un petit mieux. J’ai eu mal au début au genou, j’ai pédalé sur la jambe gauche quasiment toute la journée. Je ne pouvais pas me mettre debout, moi qui roule tout le temps en relance, c’était compliqué, a expliqué « Ti-Blanc » sur la ligne d’arrivée à Boulogne-sur-Mer. Je ne suis pas encore démoralisé. C’est extrêmement douloureux, mais on ne va pas jouer Calimero. » Marqué physiquement après seulement quatre jours de course, la suite du Tour s’annonce très compliquée pour Voeckler. Surtout si les jambes ne suivent pas…

Une équipe construite autour de Pierre Rolland C’est une nouvelle donnée à prendre en compte. Pour la première fois de sa carrière, Thomas Voeckler n’est pas le leader de son équipe sur les routes du Tour. Que ce soit chez Bonjour, Brioches La Boulangère, Bouygues Telecom et Europcar l’année dernière, il l’a toujours été. Alors forcément, il reste un leader naturel, mais Pierre Rolland, dixième l’an dernier et vainqueur à l’Alpe d’Huez, bien plus à l’aise que lui en montagne, a été promu dans ce rôle-là et semble prêt pour viser une place au général. Sur la route, en tout cas. Cette année, Voeckler et ses coéquipiers seront chargés de le mener vers les sommets en montagne. Selon les circonstances de course, bien évidemment. « J'ai une mémoire, je sais que je lui dois beaucoup, avait souligné l’Alsacien avant le Tour, dont l’entente avec Pierre Rolland semble idéale. Je ne le ferai pas en fonction de l'année dernière. Être une équipe, ça a une signification. Quand quelqu'un a de meilleures jambes, on bosse pour lui. »

Des sifflets et une polémique encombrante Europcar et, plus précisément, Thomas Voeckler, sont dans la tourmente. Mercredi dernier, seulement trois jours avant le départ de Liège, L’Equipe a fait une révélation bien contrariante : l'ouverture en août 2011 d'une enquête préliminaire, à la suite d'une demande de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), à l'encontre de la formation française. Elle est accusée de pratiques illicites lors du Tour de France 2011 : le possible usage de perfusions de récupération et la consommation de corticoïdes à des fins de performances. Une affaire qui, forcément, touche Thomas Voeckler… « Il serait faux de dire que ce qui a été publié ne m'affecte pas. Ça ne fait jamais plaisir de voir son équipe accusée, reconnaissait jeudi dernier le Français. Mais j'essaie de faire abstraction de ce qui est dit, même si je ne cache pas que c'est désolant de lire des choses pareilles. » Autre chose désolante, qui a particulièrement touché Voeckler, les sifflets qui ont accompagnés lui et ses coéquipiers en Belgique. « Je sens que ça les touche », confiait Jean-René Bernaudeau, le directeur sportif d’Europcar. Heureusement pour lui, le Tour est de retour en France depuis aujourd’hui !