La première partie du Tour de France 2012 s’est achevée hier avec le chrono de Besançon. Aujourd’hui, et avant d’attaquer les Alpes, les coureurs prennent une journée de repos bien méritée. L’occasion de faire le point sur les évènements marquants de ces premiers jours de course.
- Les sifflets à l'encontre de Voeckler en Belgique : Premier jour de course, et première polémique. Quelques jours avant le départ de la Grande Boucle, un dossier dévoilé l'ouverture d'une enquête préliminaire à l'encontre d'Europcar concernant principalement le possible usage de corticoïdes lors du Tour 2011. Thomas Voeckler, 4e du général et porteur du maillot jaune pendant 10 jours en 2011, est le premier visé. A Liège, lors du prologue, l’Alsacien essuie des sifflets de la part du public. « C’est vrai que ça m’a affecté », a déclaré le champion de France 2004 et 2010. « Heureusement, je vois que sur 500 personnes, seules 2 sifflent et c’est ceux-là qu’on entend ».
- Les 3 victoires de Peter Sagan : Ce n’est que son premier Tour de France, mais il l’a déjà marqué de son empreinte. Peter Sagan, deuxième coureur le plus jeune de la Grande Boucle 2012, s’est imposé à trois reprises depuis le départ de Liège. Surtout, l’impression de puissance et de facilité dégagée par « Tourminator » est incroyable. Le sprinteur de la Liquigas s’est imposé lors des étapes de Seraing et Boulogne, promises aux puncheurs comme Philippe Gilbert, Cadel Evans ou Fabian Cancellara. Son troisième succès, à Metz, s’est encore fait en costaud, le Slovaque dominant André Greipel au sprint. Et dire qu’il n’a que 22 ans…
- Les déboires de Voeckler : Touché au genou suite à une chute lors du Dauphiné Libéré, « Ti-Blanc » est arrivé diminué sur la Grande Boucle. Le leader de l’Europcar n’a malheureusement rien pu faire pour défendre ses chances. Dans le tempo lors de la 1ère étape, le Français n’a cessé de perdre du temps lors des autres étapes, notamment à cause de chutes lors des 4e et 6e étapes. Ce matin, Thomas Voeckler pointe au 52e rang, à 26’07’’ de Wiggins. Un Tour de France compliqué pour le quatrième de la dernière édition.
- La démonstration du Team Sky : Si Bradley Wiggins était le favori numéro 1 au départ de ce Tour de France, c’était grâce à ses qualités de rouleur, mais surtout grâce à l’équipe bâtie autour de lui. Boassen Hagen, Rodgers, Porte, Froome, les quatre étages de la fusée Sky dans la montagne ont fait craquer les meilleurs grimpeurs, comme Schleck, Rolland, Leipheimer ou Sanchez lors de la montée vers La Planche des Belles Filles, samedi. Une étape remportée par Christopher Froome, assez costaud pour battre Evans au sprint. La puissance de l’équipe anglaise s’est faite sentir une fois de plus hier lors du chrono, Wiggins et Froome signant un doublé, reléguant Cancellara à une demi-minute. A ces deux succès, il faut ajouter le succès au sprint de Mark Cavendish lors de la 2e étape. Où s’arrêtera le Team Sky ?
- La terrible chute de Samuel Sanchez : Dans un Tour de France fortement marqué par les chutes, celle de Samuel Sanchez est l’une des plus impressionnantes. L’Espagnol, outsider de ce Tour, est allé à terre lors de la 7e étape, après une soixantaine de kilomètres de course. Après être longtemps resté allongé au sol, le champion olympique de Pékin a été emmené, en pleurs, à l’hôpital, où il a fait un malaise vagal. Le grimpeur d'Euskaltel, maillot à pois de la Grande Boucle l'année dernière, souffre d’une fracture du 3e métacarpe de la main droite et de l’omoplate gauche. Forcément contraint à l’abandon, il pourrait aussi déclarer forfait pour la course olympique, dont il est le tenant du titre.
- Pinot, le futur du cyclisme français : Pendant que Samuel Sanchez abandonnait entre Belfort et Porrentruy, un jeune espoir explosait au grand jour, à quelques kilomètres de chez lui. Thibaut Pinot, benjamin du peloton, s’est en allé cueillir sa première grande victoire, résistant au retour du groupe des favoris. Un succès plein de panache, que le jeune homme de 22 ans, qui ne devait pas participer à la course au départ, a construit dans la dernière ascension de la journée (le Col de la Croix), rattrapant et déposant Kessiakoff. Pour la plus grande joie de Marc Madiot, le directeur sportif de la FDJ-Big Mat.
- Chavanel rouleur-né : Sylvain Chavanel est le meilleur rouleur français, ça on le savait. Mais depuis le début de ce Tour, le coureur de l’Omega Pharma-Quickstep fait des merveilles lors des épreuves en solitaires. «Mimosa» s’est classé 3e du Prologue, dans la même seconde que Bradley Wiggins, et 5e du chrono d’hier à 1’24'' du Britannique. Le Français a également tenté d’attaquer lors des étapes de Seraing, Boulogne sur Mer et Rouen, se faisant à chaque fois rattraper par le peloton. Toujours placé, jamais vainqueur, Sylvain Chavanel n'a pas dit son dernier mot. Encourageant pour la suite, et notamment les Jeux de Londres, où il espère accrocher un podium en contre-la-montre.
Rémi Dos Santos